Pour passation de marchés contraire à la réglementation, dix personnes ont été mises sous contrôle judiciaire et une autre (un prétendu fournisseur, un intermédiaire ayant négocié avec l'APC) placée sous mandat de dépôt par le juge instructeur près le tribunal d'Es Seddikia, apprend-on de source digne de foi. Il s'agit de sept élus de l'APC d'Oran dont la majorité, issue de plusieurs formations politiques, est toujours en poste, de deux administrateurs (un ancien de la division d'hygiène et assainissement de la même APC et un autre du service des marchés) ainsi que du fournisseur effectif des équipements et vingt-neuf camions de collecte d'ordures, objet de contentieux. Cette décision a été prise tard dans la soirée de jeudi dernier à l'issue de la présentation, depuis la veille, de ces personnes citées dans l'affaire. Le préjudice porte sur cette acquisition dont ni les normes ni les prix à l'achat n'ont, d'après l'enquête préliminaire, été, apprend-on également, conformes à ce qui a été prévu dans le cahier des charges. La catégorie des camions réceptionnés n'est pas celle qui était prévue (2,5 t). Dans son édition du jeudi, le quotidien El Djoumhouria, relatant le début de présentation des personnes concernées par cette affaire, a rapporté que « le camion était cédé par le fournisseur réel à l'intermédiaire gérant d'une société à 98 millions de centimes qui, de son côté, l'a vendu à l'APC pour 190 millions de centimes l'unité, ce qui a fait que cette dernière instance a déboursé près de 4 milliards de centimes au lieu de 2 ». Cette affaire aurait également, au vu de la célérité avec laquelle les camions en question se sont vu délivrer leurs cartes grise, des liens avec un trafic de ces documents, une affaire qui a éclaté il y a près d'un mois et pour laquelle des fonctionnaires de l'administration publique ont été impliqués.