Dix-huit milliards de dinars ont été consacrés par le ministère de la Solidarité nationale à la prise en charge des familles des terroristes, notamment les veuves et les enfants, et aux personnes ayant perdu leurs postes de travail en raison de leurs activités terroristes. C'est ce qu'a déclaré hier Djamel Ould Abbès, ministre de la Solidarité nationale, en marge des travaux du colloque international sur le terrorisme. « Nous avons dégagé une enveloppe de 18 milliards de dinars pour la prise en charge des familles victimes de la tragédie nationale, dont 8 milliards de dinars ont été déjà dépensés au profit de 6952 familles dont les dossiers ont été acceptés, auxquels il faudra ajouter ceux des 5000 personnes renvoyées de leur travail. Dans le cas où celles-ci ne peuvent être réintégrées dans leurs postes, comme dans l'éducation ou les mosquées, elles peuvent ouvrir droit à une indemnisation. » Le ministre a ajouté à ce titre que l'Etat a payé les cotisations de la sécurité sociale, avec effet rétroactif, afin que les années non comptabilisées soient prises en compte dans le calcul de la retraite. En clair, les terroristes qui ont passé des années dans le maquis et décidés de se repentir reprendront leur travail, pour peu qu'ils ne soient pas enseignants ou imams, et vont bénéficier d'une retraite qui englobe même les années où ils brûlaient des usines et des écoles. Les milliers de travailleurs mis au chômage pendant cette période n'ont malheureusement pas cette chance. Selon Ould Abbès, l'Etat a déjà dépensé 3 milliards de dinars pour le paiement des arriérés de cotisation des terroristes repentis. « Ils n'étaient pas au maquis, ils étaient renvoyés de leur travail », ne cessait de répéter le ministre pour « lever toute équivoque ». Il a ajouté que l'enquête sociale a été faite par les services de sécurité, et « ceux dont la situation mérite une aide de l'Etat ont été pris en charge. Nous garantissons un emploi, mais s'ils refusent, ils ont droit à une indemnisation ». Le ministre a par ailleurs affirmé que des dispositions ont été prises pour permettre aux enfants nés dans les maquis d'avoir un état civil, c'est-à-dire d'avoir un nom de famille par le biais du test ADN, sur la base du témoignage de la mère ou des proches, afin de leur permettre d'aller à l'école. « Nous sommes en train de faire une enquête avec les services de sécurité et, d'ici au mois de juin, nous aurons une idée plus précise sur le nombre de ces enfants et leur situation », a-t-il conclu.