Avec l'arrestation, avant-hier, de 4 personnes en possession de 24 kg de kif traité, par les éléments de la gendarmerie nationale à la cité Oued Forcha, Annaba confirme, encore une fois, sa sinistre réputation de capitale du banditisme. Elle le confirme davantage avec le phénomène des agressions à l'arme blanche, qui a atteint des proportions alarmantes. En effet, il ne se passe pas un jour sans que l'on enregistre, outre l'arrestation de dealers, des agressions de personnes avec des bombes lacrymogènes, et des vols de véhicules. Les victimes se chiffrent par centaines. Pour preuve, les services des urgences de l'hôpital Ibn Rochd de Annaba ont comptabilisé, au cours de l'année 2007, plus de 1 700 personnes ayant fait l'objet d'agression à l'arme blanche dont 717 cas jugés graves. Blessées notamment au niveau de l'abdomen et de la poitrine, celles-ci ont été hospitalisées pendant plusieurs jours. Par ailleurs, l'on fait état de 4 personnes victimes d'agression au couteau et autres objets contendants, dont les cadavres ont été déposés à la morgue. En 2008, les agressions sont légion, enregistrées principalement dans le périmètre de la commune chef-lieu de wilaya, au niveau des gares routières, du port, du Cours de la Révolution et sa corniche, et des sites très fréquentés en période estivale. C'est dire que ces derniers mois, Annaba est devenue la capitale de la délinquance, du banditisme, de la drogue, de la contrefaçon de billets de banque, de confection et falsification de documents officiels. Les vols de voitures, les cambriolages et la prostitution sont devenus monnaie courante, et le citoyen semble se faire à l'idée que cette wilaya est soumise à tous les trafics d'influence et de corruption. L'arrestation, en flagrant délit de corruption d'un cadre de la DCP, en possession de 100 000 DA, par la gendarmerie d'El Hadjar, confirme, du reste, cette réalité. Bref, à Annaba l'on n'est en sécurité nulle part. Dans cette wilaya, il est fortement déconseillé de sortir accompagné de sa fiancée ou de son épouse, en voiture, ou de se garer hors aire de stationnement réglementé, d'utiliser un portable, de porter un sac ou un bijou, de faire du lèche-vitrines, et surtout de se rendre à la poste ou à la banque pour un dépôt ou un retrait d'argent. Les malfrats sont toujours à l'affut, prêts à attaquer au moyen d'une arme blanche et autre bombe lacrymogène, et ce en plein jour. Ceux qui sont censés assurer la sécurité des biens et des personnes auraient, semble-t-il, d'autres préoccupations que celle consistant à accomplir la mission dont ils ont la charge.