Il est important de définir une démarche qualité et de revoir les modalités d'orientation des nouveaux bacheliers, en leur accordant une plus grande autonomie dans la gestion de leur parcours de formation. Chapeautée par Rachid Haraoubia, ministre de l'Enseignement supérieur et de la Recherche scientifique, une rencontre régionale, regroupant les recteurs et les hauts cadres des 18 universités de l'Est du pays, s'est tenue à l'auditorium Mohamed-Seddik Benyahia, haut lieu des forums érigé au cœur du campus central de l'université Mentouri. L'objectif affiché de cette réflexion est de faire le point sur les étapes successives de la réforme de l'enseignement supérieur, et notamment sur le système LMD, considéré comme l'une de ses pierres angulaires. A quelques semaines des assises nationales, qui seront organisées autour de ce même axe de réflexion, cette rencontre régionale devra apporter, comme l'a souligné le ministre de tutelle, « une précieuse contribution dans cette phase de passage de l'ancien système d'enseignement supérieur, déconnecté des réalités de l'environnement socioéconomique et culturel du pays, à un système soumis aux nombreuses sollicitations et changements générés par la révolution numérique », d'où l'impérieuse nécessité, pour « les institutions universitaires », de marquer une pause afin de procéder à une évaluation et jauger l'impact de cette réforme rendue, plus que jamais, nécessaire face à une mondialisation galopante et une technologie de plus en plus sophistiquée. De son côté, Abdelhamid Djekoun, recteur de l'université Mentouri et président de la conférence régionale des universités de l'Est (CRU Est) s'est félicité de cette rencontre-débat, dont l'un des mérites est de dresser, à l'échelle des 18 universités de l'Est du pays, un bilan sans concession de ses quatre premières années d'existence, en mettant en relief autant les aspects bénéfiques que les points d'achoppement. « Dans le contexte du système LMD, dira le chef de file de la CRU Est, il est important de définir une démarche qualité et revoir les modalités d'orientation des nouveaux bacheliers, en leur accordant une plus grande autonomie dans le choix et la gestion de leur parcours de formation, de dynamiser ce système dans les domaines des sciences humaines et sociales, des lettres et des langues et procéder à une évaluation exhaustive, à travers un audit des 10 établissements-pilotes, et généraliser les stages en entreprises ». Au plan chiffré, et s'agissant de la première promotion sortie en 2007, le taux de réussite global est estimé, à l'échelle des 18 universités de l'Est, à 47 %, et celui des étudiants parvenus au master à 39,65%. Dans cette optique, après une période d'incertitude, les universités de Guelma et Annaba, ainsi que les centres universitaires de Tébessa, Bordj Bou Arréridj et Souk Ahras auraient, à présent, tendance à basculer tête première dans le système LMD, alors que les universités de Constantine, Biskra, Ouargla, Skikda, Jijel et les centres universitaires d'Oum El Bouaghi et Khenchela sont crédités d'une nette progression de leurs effectifs. Par contre, un gros déficit est enregistré au niveau des établissements d'El Oued et El Tarf, et ce malgré l'ouverture d'un grand nombre de nouvelles filières. En outre, une feuille de route, affichée par la CRU Est, indique que sur les 387 748 étudiants inscrits (toutes filières confondues), au niveau des 18 universités de l'Est, ils seraient, actuellement, 84 612 répertoriés dans le système LMD, dont 83 121 en licence et 1 491 en master. Dans ce canevas, l'accent est mis également sur la nette progression des effectifs dont le taux, par rapport à l'effectif global, serait passé de 1,3% en 2004/2005 à 21,83 % durant la présente année universitaire.