L'énigmatique remise aux calendes grecques du projet de réalisation d'un centre d'enfouissement technique (CET), prévue au départ aux environs de Guelta Zerga, à quelque 5 km au nord d'El Eulma, ne fait que perpétuer les souffrances et désagréments multiples de la population de cette localité et des douars environnants. En effet, l'existence de la décharge publique intercommunale sur son sol expose la région à la dégradation écologique, et concourt à la prolifération des maladies respiratoires et dermatologiques, qui sont de plus en plus répandues chez les habitants contraints, bon gré mal gré, de composer avec l'insalubrité et les mauvaises odeurs émanant de cette décharge à ciel ouvert. Selon des experts en la matière, l'exploitation de cette décharge ne cesse d'avoir des répercussions et des effets néfastes sur les nappes d'eau situées non loin des lieux, sans pour autant épargner la flore locale. La situation est de plus en plus critique et alarmante, d'autant que le bétail appartenant aux fellahs de la région n'est point à l'abri et peut, de ce fait, constituer une véritable menace pour la santé du consommateur. Selon des habitants, la mortalité chez le cheptel affiche une nette ascension, et des cas de transmission de maladies à l'homme ont été comptabilisés ces deux dernières années. « Nous endurons le calvaire des odeurs et des fumées acres venant de la décharge ; nos enfants sont victimes de toutes les affections dermatologiques et respiratoires », révélera un habitant de la localité, qui ne sait plus où donner de la tête, comme bon nombre de ses voisins. « Nous sommes installés dans la région depuis des lustres, et nous n'avons nulle part où aller. Je vis du travail de ma terre et de l'élevage de mon cheptel qui ne cesse, malheureusement, d'être affaibli et décimé par la dégradation des pâturages qu'infeste la décharge », regrette notre vis-à-vis. A signaler qu'il y a quelques années, les habitants du douar Lehouaoussa avaient investi la rue pour manifester leur colère et demander l'intervention des pouvoirs publics afin de régler cette situation, désormais insoutenable. Selon nos informations, le projet d'édification du CET est toujours au stade de l'étude et aucune suite n'a été donnée, malgré les nombreux SOS lancés par les techniciens de l'environnement.