Les habitants de la mechta Laghoual ne savent plus à quel saint se vouer ; pour eux l'indépendance de leur douar n'est pas encore venue, et les choses n'ont pas changé d'un iota depuis l'époque coloniale. Leur préoccupation majeure concerne la dégradation de la route menant vers la ville d'El Eulma, laquelle chapeautait leur bourgade avant le découpage administratif de 1984, qui les a placés sous la coupe de la commune de Guelta Zerga. Cependant, ni les responsables d'El Eulma ni ceux de Guelta Zerga n'ont bougé un jour le petit doigt pour améliorer la situation de Laghoual. La route en question est dans un état déplorable et les potaches souffrent le martyre, car ils font quotidiennement plus de 14 km pour rejoindre leurs établissements à El Eulma ou à Guelta Zerga, d'autant plus que les deux écoles du coin ont fermé leurs portes, sans que cela offusque outre mesure les responsables locaux ; la plupart des habitants ont abandonné ce douar qui continue à se morfondre dans sa léthargie. « Nous avons frappé à toutes les portes pour la réfection de notre route, qui demeure le seul moyen de désenclaver notre douar mis dans une quarantaine qui ne dit pas son nom, mais toutes nos démarches ont été confrontées au silence radio des responsables sollicités », nous dit un vieillard du coin. Pour le P/APC de Guelta-Zerga, « la route en question a été prise en considération dans le cadre du programme de développement rural intégré (PDRI) ». Pour les habitants de ce hameau, cette opération qui consiste à rafistoler la route par le tout-venant de l'oued (TVO) ne peut, en aucun cas, venir à bout de leur isolement, d'autant plus que les travaux de réhabilitation du chemin en question s'avèrent non conforme aux normes, en plus d'avoir engendré, plus qu'avant, la boue et la poussière. Ces propos ont été vite confirmés par le subdivisionnaire des travaux publics qui atteste à ce propos : « Nos services ont relevé des réserves techniques sur le TVO placé par l'entreprise chargée de la réalisation, laquelle a été sommée d'arrêter les travaux et de rectifier le tir. » De son côté, le P/APC confirme : « Les contraintes ont été levées par l'entreprise qui vient de reprendre les travaux. » Face à cette situation critique, les habitants de ce hameau lancent un appel au premier responsable de la wilaya pour qu'il mette un terme à cette mise en quarantaine qui perdure.