Inspirée du modèle de l'accompagnement de fin de vie mis en place dans plusieurs pays européens, l'association Errahma tente depuis 2004 de mettre en place un programme d'aide à domicile. Conscients des faibles moyens matériels et humains dont ils disposent, les bénévoles, même s'ils s'y prennent tout doucement, mènent les choses avec professionnalisme. Yazid Khima, le président de l'association, met en exergue une conduite des opérations (instruit des règles de respect de l'intimité) du type d'assistance paramédicale enjoint et des tâches ménagères requises. Ainsi, compte tenu de ces exigences, une vingtaine de personnes, qui sans entourage familial, qui dans l'impossibilité physique de se déplacer, sont prises en charge à domicile par l'association. M. Khima cite brièvement les exemples de cette vieille dame paralysée que des bénévoles aident chaque jour à prendre son traitement, et dans les plus menues tâches : préparation de bouillons, prise des repas, douche, accompagnement aux consultations médicales, dans les démarches administratives… et d'autres que l'on soulage de la déprime rien qu'à les aider à enfiler couches et vêtements. Ces personnes, souvent seules et livrées à elles-mêmes, retrempent du même fait dans une ambiance quasi-familiale, rompant ainsi l'isolement. Une autre personne handicapée a bénéficié d'un fauteuil roulant et a été accompagnée jusqu'à son décès, les obsèques prises en charge complètement par l'association. L'association tente aussi d'apporter un peu de joie dans le cœur de ces pauvres personnes en organisant à leur profit des sorties aux bains, aux thermes ou tout simplement en villégiature (parcs, plages). Le nombre de demandes d'assistance ne cessant de croître, Errahma veut donner plus d'assise à ce type d'actions. Un véritable projet est lancé. La fiche technique élaborée est transmise à l'APC de Béjaïa et au ministère de la Solidarité. En substance, la mise en œuvre du projet requiert en plus d'un fonds de roulement conséquent, une logistique et une équipe permanente (un médecin généraliste, un psychologue, des assistantes sociales, des infirmiers et des femmes de ménage). L'équipement pour assurer du moins le départ des opérations se résume à un véhicule équipé, des fauteuils roulants, des béquilles, des matelas anti-escarres, lambostas, stérilisateurs, extracteurs d'oxygène,…. Pour réaliser le projet, l'association compte sur un montage financier associant les collectivités locales, le ministère de la Solidarité et les bienfaiteurs. Un premier acteur déjà sollicité, l'APC, vient de déclarer par la bouche du vice-président chargé des affaires sociales, nous apprend M. Khima, son engagement à consentir à l'association une subvention et une partie des équipements sociaux nécessaires et détenus par la commune. Les bénévoles de Errahma se disent aussi prêts à travailler de concert avec les autres associations présentes sur le terrain de l'action sociale, les services sociaux de la commune et le secteur sanitaire. Un argument de taille est servi par M. Khima : « Garder les personnes concernées dans l'ambiance et l'état psychologique que procure le domicile familial, ce en évitant le départ vers les hospices de vieillards, recours qui occasionne de plus grandes dépenses à l'Etat. »