La wilaya d'Oran vient de se doter d'une structure de prévention médicale qui active directement dans le champ de la sensibilisation, de l'aide et de l'assistance aux personnes souffrant de cardiopathie, avons-nous appris auprès du président de l'Association cœur fragile (ACF) qui agit en étroite collaboration avec l'Union européenne. Avec l'achèvement du projet Meda II qui a mis à la disposition de l'association une subvention conséquente, M. Seddiki se targue de la naissance de son association. Cet ancien inspecteur de l'enseignement prend à bras-le-corps le problème lancinant de la prévention cardiovasculaire. “Nous effectuons régulièrement des déplacements parmi les populations des zones enclavées et déshéritées où les risques cardiovasculaires sont grands”, affirme notre interlocuteur. Avec force détails, il nous explique le désarroi des gens malades qui décèdent en cours de route. Peu ou mal pris en charge par les structures sanitaires compte tenu de la faiblesse des moyens ou de leur l'éloignement, l'ACV opère donc sur le terrain. Le quitus consenti par les directions de l'éducation nationale et de la santé et de la population présente effectivement un avantage significatif. Mais il ne doit pas faire oublier que les actions préventives de l'association s'inscrivent dans un cadre associatif et humain. Un panel constitué de bénévoles, de médecins, de donateurs connus ou anonymes évoluent autour de l'ACF pour venir en aide aux malades nécessiteux ou dépourvus de couverture sociale. Dans ce contexte, l'absence d'un cadre juridique pour la prise en charge de ces patients opérables pose un grand problème. Les relations humaines qui existent entre l'association et les hôpitaux Mustapha-Pacha à Alger, Bousmaïl et Constantine constituent des bouées de sauvetage inespérées pour des centaines de malades indigents. “Nous avons réussi à faire admettre une douzaine de malades qui se sont fait opérer au niveau de ces institutions hospitalières”, précise le responsable de l'ACF. Le projet d'une fondation pour l'accueil et l'hébergement des parents des malades est un rêve que caresse le président de l'ACF. “Nous œuvrons à mettre en place les canevas perfectibles en vue de collaborer plus étroitement avec les instances ministérielles en corrélation de nos activités associatives et interassociatives”, ajoute notre interlocuteur. Des journées de sensibilisation sont inscrites au programme de l'ACF qui “milite” pour une réelle prise en charge des malades démunis. C'est aussi l'accompagnement des patients – pour la constitution de leurs dossiers en vue de se faire opérer – qui est dévolu à l'ACF. Concernant ce volet, notre vis-à-vis déplore, encore une fois, l'absence d'un cadre juridique qui pénalise lourdement le malade. Le coût d'une intervention chirurgicale peut s'élever à plus de 80 millions de centimes. “Nous avons assisté au trouble des malades et de leurs proches qui sont dans l'incapacité de réunir une telle somme d'argent”, se désole M. Seddiki. Restent les différentes actions de donations de médicaments, à l'exemple de Sonatrach ou encore des initiatives des laboratoires d'analyses médicales qui prennent en charge les malades sans ressources. En tout état de cause, l'assistance et l'aide aux cardiaques doivent être nécessairement accompagnées de décisions univoques pour sauver des dizaines de malades chroniques qui décèdent faute de moyens matériels et de couverture sociale. Oran compte des milliers d'hypertendus dont la plupart méconnaissent leur maladie et les conséquences qui peuvent s'avérer ravageuses sur leur santé.