A Tindouf, la radio régionale a célébré de manière inaccoutumée, ce samedi, la journée mondiale de la presse et de la liberté d'expression. A travers l'affichage d'articles consacrés à la région, l'APS, El Khabar et El Watan ont donc pris part aux portes ouvertes sur la radio locale. Par ailleurs, les trois représentants de la presse écrite ont eu l'occasion de faire le tour de la profession au cours d'une émission d'une heure transmise en direct avant d'être les invités du journal d'information de midi trente. Au cours de l'émission à laquelle se sont joints, par téléphone, des journalistes et animateurs d'autres chaînes radio (Alger et Béchar), les deux animateurs ont laissé aux participants toute latitude de s'exprimer- en toute liberté, il faut le souligner- sur les aléas du métier : conditions socioprofessionnelles, difficulté d'obtenir l'information, risques, mais aussi sur ce qu'il est exigé sur le plan de l'éthique et de la déontologie. C'est dans ce même esprit « sans censure » que les trois représentants de la presse écrite ont soulevé, lors du journal de midi trente, les difficultés qu'ils rencontrent dans leur quête de l'information au niveau local. Une nouvelle pierre à l'édifice de s'informer et d'informer en attendant l'abolition de la loi scélérate qui fait qu'un journaliste coure toujours le risque de côtoyer, un jour, un délinquant au fond d'une cellule. A Béchar, une sympathique réception a été organisée par les pouvoirs publics à l'intention des correspondants de la presse écrite et parlée, à l'occasion de la célébration de la journée mondiale de la liberté de la presse. Dans la matinée, des portes ouvertes organisées par la station de la radio régionale Saoura retraçaient, dans une rétrospective, le chemin professionnel jusqu'ici parcouru par la radio durant les 17 années de son existence. Officiant dans des locaux exigus et presque vétustes, la station va pouvoir bientôt bénéficier de l'inscription d'un projet pour la construction d'un nouveau siège en adéquation avec ses aspirations, a-t-on affirmé. Les participants à cette journée ont noté qu'en matière d'exercice de la profession, même si des acquis sont enregistrés au niveau local, en 2007, consistant en la diminution des harcèlements judiciaires à l'égard des journalistes (un seul procès est ouvert contre une consoeur de Chourouk), il reste cependant deux problèmes de fond en suspens : celui de la dépénalisation du délit de presse ardemment souhaitée par les journalistes et le difficile accès aux sources d'information. Difficultés Pour étayer l'argument des difficultés à exercer librement la profession, on cite volontier le problème d'obtention d'une simple information relative aux raisons d'un limogeage (survenu récemment) d'un agent de l'Etat exerçant dans une institution sécuritaire pour manquement avéré à son devoir et que la rumeur publique a d'ailleurs largement amplifié. Ce manque de communication est souvent couvert exagérément sous le sceau de la confidentialité, notent les correspondants de presse. Sur un autre registre, le lecteur dans la wilaya se heurte toujours à l'indisponibilité des titres de la presse tôt dans la matinée et dont l'acheminement continue constamment de se faire tardivement par voie terrestre vers 18 heures et parfois à 19 heures. Lors de sa visite dans la wilaya, au mois de novembre 2007, le ministre de la Communication a affirmé que l'Etat est toujours à la recherche d'un partenaire pour lancer le projet d'une imprimerie pour les lecteurs du Sud-ouest, à l'instar de celle du Sud-est déjà opérationnelle. A Saïda, la radio régionale, qui a été lancée le 24 février dernier, a tenu à célébrer la journée mondiale de la liberté d'expression à travers des portes ouvertes par le biais de 4 tableaux d'exposition sur l'histoire de la radio, son organisation, le traitement du son et de la radiophonie ainsi que sur les équipements classiques ou modernes (consoles, enregistreurs, microphones…). La presse écrite s'est vue offrir un espace pour l'exposition d'articles de proximité. Lors d'un point de presse avec le wali, les journalistes correspondants, qui travaillent dans des conditions déplorables, ont tenu à soulever les obstacles rencontrés dans l'exercice de leur fonction, à savoir la rétention de l'information et les carences de la cellule de communication de la wilaya. Dans l'après-midi, les journalistes ont été conviés, comme à l'accoutumée par l'APC, à une sympathique collation. A Adrar, l'APC du chef-lieu de wilaya a offert, ce samedi en fin d'après-midi, au niveau du siège de la mairie, une réception en l'honneur de la famille de l'information, à laquelle ont pris part les autorités locales. En cette circonstance, certains correspondants locaux de la presse nationale, des journalistes de la radio et ceux de la télévision régionale de Béchar, ont été honorés. A. A., M. M., M. N., S. A.