Jusqu'à son relancement dernièrement au conseil de l'exécutif de la wilaya, le projet d'un centre d'enfouissement technique inscrit en 2003 à Ras Bouira pour un montant global de 19 milliards était voué à dormir dans les tiroirs. Deux empêchements dirimants étaient à l'origine de son rangement dans le placard : la population de ce lieudit, situé à quelques encablures à l'est de la ville, déjà échaudée par les émanations et les odeurs incommodantes de la décharge publique existant dans cet endroit et les lenteurs administratives induites certainement par toutes les réactions suscitées par la mise en œuvre du projet. Aujourd'hui, selon le directeur de l'environnement, les craintes manifestées par la population des lieux ne sont plus justifiées : le centre d'enfouissement qui sera implanté en lieu et place même de la décharge publique sera équipé de telle sorte qu'il sera sans danger pour les riverains. Le seul problème qui se pose actuellement est d'ordre technique : les autorités exigent un délai de deux ans que le directeur de l'environnement juge trop court. Il cite à ce propos le CET d'Ouled Fayet qui, selon lui, a nécessité un délai de réalisation de 3 ans. Il y a, par ailleurs, le problème, en outre celui que posent les excavations dont les terres qui seront enlevées sont estimées à 800 000 m3 par le directeur de l'environnement et qui doivent être stockées quelque part pour être réutilisées lorsque le centre deviendra fonctionnel, selon un système qui veut qu'à une couche de déchets se superpose une couche de terre. Enfin, question tout à fait subsidiaire : comment faire pour récupérer le biogaz à des fins toutes domestiques comme on le fait en d'autres pays modernes et l'échappement pour lequel on a prévu des cheminées d'évacuation sur le CET ? Quant au délai de réalisation, maintenu à deux ans pour gagner ainsi du temps, il a été décidé de conserver le clavier, celui de la décharge publique pour le réutiliser dans le nouveau système. Pour le stockage des terres retirées des excavations, l'idée de les masser tout autour du CET a finalement été retenue. En revanche, la récupération du biogaz à usage domestique est restée pendante. Prévision pour le long terme : lorsque le centre d'enfouissement technique aura dépassé sa durée de vie et deviendra de ce fait inopérationnel, il y sera planté des arbres pour en faire un joli bois et profiter ainsi à l'environnement. Le CET sera équipé d'un centre de tri qui permettra le recyclage des déchets. Mais le vrai casse-tête est posé par la précollecte : ce système de ramassage des ordures ménagères, qui malgré des moyens colossaux, est mis en défaut par l'absence de civisme et de sensibilisation, soulignée lors de ce conseil.