Une enveloppe de 92 milliards de centimes vient d'être débloquée pour couvrir la mise en place des nouveaux mécanismes de traitement de ces déchets. L'impact écologique allant de 10 000 à 100 000 DA à laquelle seront assujetties les entreprises industrielles permettra la modernisation des techniques de traitement. L'introduction de nouvelles mesures en matière de traitement des déchets ménagers et industriels ont été prises, hier, par les autorités locales qui ont décidé d'injecter une enveloppe financière globale de 92 milliards de centimes pour la mise en place d'un programme technique destiné à alléger la ville des décharges sauvages intempestives. Avec la réalisation de deux centres d'enfouissement technique situés dans les communes de Benfréha et d'El Ançor, les autorités locales ont également pris la décision d'instaurer un impôt écologique auquel seront assujetties les entreprises industrielles. Estimée entre 10 000 et 100 000 DA, la taxe en question permet aux 26 communes de la wilaya d'engranger des bénéfices conséquents. Pour en revenir au Centre d'enfouissement technique (CET) de Boufatis, qui sera doté d'une enveloppe budgétaire de l'ordre de 24 milliards de centimes émanant du ministère de l'Environnement et de l'Aménagement du territoire (EAT), les responsables des services compétents ont mis en exergue cet apport pécuniaire pour la modernisation des structures de traitement des déchets domestiques et industriels. Une étude de faisabilité technique pour la réalisation d'un plan entrant dans le cadre de la gestion des ordures ménagères du Grand-Oran nécessite, selon les responsables de la commission de l'environnement, la création de quatre centres de transit qui seront localisés à Oran-Est, Oran-Ouest, El Kerma et Es Senia. “Ces nouvelles techniques dans le traitement des déchets tendent à faire baisser la tension sur l'unique décharge publique d'El Kerma qui n'arrive plus à satisfaire la demande croissante en matière de stockage des ordures ménagères et des déchets industriels”, a affirmé un responsable du projet du Grand-Oran. Créée en 1987, la décharge d'El Kerma reçoit 400 000 tonnes de déchets par an avec un “emmagasinement” d'une quantité de 7 000 000 de tonnes d'ordures atteignant six mètres de hauteur. Depuis 2005, la gestion de l'exploitation d'El Kerma fait partie de l'Epic Oran Propreté qui vient de bénéficier d'une enveloppe budgétaire de 80 millions de DA pour l'année 2006. Les 42 employés de cette nouvelle entreprise de traitement des déchets s'attellent à transférer journellement 200 tonnes d'ordures aux centres d'enfouissement technique nouvellement créés. Dans ce contexte, un responsable de la commission de l'environnement a indiqué qu'une étude portant sur un autre projet d'aménagement de plusieurs CET à travers la wilaya a été transmis au ministère de tutelle. Estimé à 200 milliards de centimes, le plan de collecte et de traitement des déchets ménagers et industriels prévoit la mise en place de moyens modernes et techniques appropriés. Jusqu'ici au stade de la réflexion, ce projet d'envergure a finalement été approuvé par le ministère de tutelle qui a décidé d'accorder une attention accrue au dossier du traitement des ordures ménagères et industrielles dans la wilaya d'Oran. “La réalisation de ces CET empêchera les pollutions sous leur forme la plus variée qui ont été à l'origine de plusieurs accidents pathologiques ayant mis la vie des populations riveraines en danger”, a déclaré un membre de la commission de wilaya de l'environnement. Au niveau des décharges publiques, les courbes de l'évolution de la pollution des terres agricoles pour la wilaya d'Oran sur une durée de 20 ans démontrent une nette augmentation de la destruction des sites et biotopes écologiques particuliers qui sont parfois le siège de zone de transit de grandes populations d'oiseaux migrateurs. Faute de mieux et en attendant la construction d'usines d'incinération des déchets, les courbes d'évolution des principales pathologies liées aux décharges sauvages que sont la typhoïde, l'hépatite virale, la peste bubonique(Kehailia, 2002) et les infections virales, sont une des conséquences de la pollution au niveau de la wilaya d'Oran. B. GHRISSI