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Pour ne jamais oublier et par devoir de mémoire
Publié dans El Watan le 06 - 05 - 2008

La guerre déclarée en 1939 ne se déclenchait effectivement qu'en 1940. La France envahie et occupée signait le 7 juin, séparément de l'Angleterre, l'armistice avec l'Allemagne. Le gouvernement de Vichy acceptait, outre le désarmement des armées françaises, la collaboration à outrance avec l'occupant.
En Algérie, de même qu'en Métropole, des commissions italo-allemandes supervisaient le désarmement. Le 3 juillet, une escadre française, qui a jeté l'ancre à Mers EI Kébir, ayant refusé l'ultimatum de la marine anglaise d'avoir à continuer la guerre contre l'Allemagne ou à se laisser désarmer, fut bombardée par cette même Royal Navy, faisant périr 1300 marins français. L'esprit insurrectionnel latent se réveillait comme insufflé par le souvenir de la grande révolte de Mokrani et cheikh El Haddad, après la défaite de Napoléon III, le 2 septembre 1870, à Sedan, devant le chancelier prussien Bismark. En 1942, dès le débarquement des alliés en Afrique du Nord, de jeunes Algériens furent appelés ou rappelés pour combattre auprès des Anglais et des Américains en Tunisie, occupée par les troupes allemandes puis en Europe pour libérer les peuples sous le joug nazi. Ce qui avait valu entretemps, à leur héroïsme, cette déclaration de Winston Churchill parue, sur une feuille unique par pénurie de papier, à La Dépêche de Constantine : « Nous rendons hommage aux divisions algériennes encadrées par des officiers français (des officiers dissidents des colonies). » Cette déclaration apparaissait en filigrane comme un pas envers la scission entre la Métropole engluée en majeure partie de nazisme et l'Algérie inébranlable auprès des alliés ; ce qui laissait croire à leur gratitude. Parallèlement à ces faits, le PPA dissout, seul parti à l'époque dont la doctrine strictement nationaliste, activait dans la clandestinité. Structuré en régions, secteurs, sous-secteurs et groupes de cinq, il imposait par mesure de sécurité un rigoureux cloisonnement entre les militants. Ceux-ci cotisaient 20 francs par mois et payaient 2 francs pour le journal L'Action, lu en cachette. Moralement, le parti était épaulé par le mouvement de réforme de cheikh Ben Badis luttant contre les maux qui accablaient notre société : alcoolisme, paupérisation, analphabétisme, déculturation, faux dévots et même sourdement le dithyrambisme des « béni-oui-oui » pour le système colonial. Les alliés, qui ne pouvaient occulter l'évolution politique du peuple algérien, souhaitaient prendre contact avec ses représentants. Mais avec qui ? Messali Hadj, le chef incontesté du nationalisme, était interné au Gabon et ses lieutenants inconnus. Les élus ? Promus par l'administration coloniale au seul usage des conseils municipaux et généraux, pouvaient-ils opter pour le nationalisme radical ? Ferhat Abbas, qui calculait les chances de succès du nationalisme auprès des alliés, rédigea immédiatement Le Manifeste du peuple algérien et élabora le parti des AML (Amis du Manifeste et de la Liberté). En tolérant le parti jugé modéré, les colonialistes espéraient, sans doute, débusquer tous les nationalistes et les surveiller de près. En même temps, le PPA, toujours dans l'ombre, préparait l'après-guerre. Il fallait d'abord ressusciter l'emblème national. Lequel ? A l'est, celui de Bey Ahmed, réfugié à Constantine jusqu'à la chute de la ville en 1837. A l'ouest, celui de l'Emir AbdeIkader, arboré en 1832, après la capitulation du dey d'Alger en 1830, puis tombé en 1847 devant Lamoricière. Après consultation dans le plus grand secret de tous les comités régionaux, le comité central les fusionna à Alger en un seul (l'actuel) avec les recommandations suivantes : « L'emblème sera hissé pacifiquement le jour de l'Armistice et du grand défilé prévu avec les Scouts musulmans (SMA) et toutes les associations patriotiques. Il flottera au milieu des drapeaux alliés anglais, américain, russe et français. Attention, pas de désordre ! Pas de dépassements ! Le monde nous observe. » Pendant ce temps, le parti de Ferhat Abbas (des AML) prenait une ampleur considérable, recevant des adhésions de partout. Pareil à une lame de fond surgie inopinément, ce parti troublait le bon fonctionnement de la politique coloniale et suscitait l'angoisse de ses dirigeants. Du 4 au 11 février 1945 s'est tenue, à Yalta, une conférence entre Churchill, Roosevelt et Staline, en vue de régler les problèmes posés par la proche défaite de l'Allemagne. Parmi ces problèmes, celui de la décolonisation. Le principe de l'autodétermination pour les peuples assujettis fut proclamé. C'est la panique en Algérie, les ultras commençaient à s'agiter. Contrairement à cette agitation, les Algériens restaient calmes. Auparavant, Si Abdellah Filali, membre de la Fédération de Constantine, avait été délégué auprès de notre comité régional à Jijel. Il nous avait réunis secrètement la nuit au bois de l'Oasis. Nous étions sept : Ben Bourhane Mohamed, Mékidèche Ahsène, Boumaza Mohamed, Khellaf Abdelkader, Aberkane Abdelkader, Kouras Hocine et moi-même. Ce délégué confirmait les recommandations de la centrale et ne cessait de répéter : « Défilé le jour de l'armistice avec le drapeau, mais défilé pacifique sans débordements ni violence. » A Alger, le 1er mai 1945, une manifestation syndicaliste pacifique, encadrée par des éléments nationalistes, fut réprimée dans le sang. Le 8 mai, Ferhat Abbas, qui se rendit à Alger pour féliciter les alliés de la victoire en commun et le gouverneur Chataignau pour la libération de la France, se vit arrêté sur les lieux.Le carnage commençait... Les Européens, levés en milices armées, assassinaient sans retenue. Les tribunaux civils et militaires condamnaient sans pitié. Pour bombarder la population jusqu'aux douars les plus reculés, on utilisa deux croiseurs (Triomphant et le Duguay-Trouin) et l'aviation. Une population qui fêtait pacifiquement la fin d'une guerre atroce et la fin annoncée des servitudes dans le monde. Le général Duval, qui basait la souveraineté de le France exclusivement sur la force, déclarait l'air triomphant sur plus de 40 000 morts : « Je vous ai donné dix ans de paix. » Et le sous-préfet de Guelma, Achyari, initiateur des fours crématoires d'Héliopolis, renchérissait impudemment sur le général : « La France, c'est moi ! »... D'après ce modeste témoignage, une question se pose. Qui ?... Qui, qui a commencé ? Qui a tiré le premier ? Miliciens haineux ? Manigances politiques ?... Manigances des seigneurs de la colonisation, ayant soudoyé de tristes individus sans honneur et sans foi à leur dévotion pour assassiner aveuglément et justifier la répression préparée à l'avance ? Quoi qu'il en fût, ni l'association des Oulémas, ni le PPA, ni les AML n'avaient prôné ou ordonné des manifestations qui allaient tourner à l'émeute.

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