L'union locale UGTA d'Amizour dénonce « dans le fond et dans la forme » la suspension par l'union de wilaya de trois syndicalistes après leur participation mouvementée au dernier congrès de la centrale syndicale. Boualem Chouali, secrétaire général de la structure d'Amizour, dans une conférence de presse organisée hier, maintient que la sanction est tombée parce que lesdits syndicalistes s'étaient élevés contre « la préparation en catimini du congrès et son déroulement antidémocratique ». Il parle de coup de force à l'instigation « d'un clan du syndicat d'entreprise des travailleurs de l'éducation (SETE) », animé du « seul souci carriériste ». Il estimera par ailleurs que si la décision de suspension devrait être prise, elle relèverait « normalement » du seul ressort du conseil de wilaya, structure dont le secrétaire général est l'un des suspendus. D'autant plus, ajoutera-t-il, que ce dernier a été congressiste non pas en sa qualité de secrétaire général du conseil, mais à titre de délégué par la base. Les deux autres suspendus émargent au bureau de wilaya du SETE. Le conférencier fait savoir que l'union locale de Kherrata et celle d'Amizour avaient promptement réagi en saisissant par écrit la première instance syndicale de Béjaïa, demandant que les mis en cause « soient rétablis dans leurs fonctions ». Des pétitions sont mises en circulation. A Amizour, « 700 adhérents sur les 1400 » y auraient souscrit. D'autre part, il est dénoncé « le peu d'empressement à régler ce problème, préférant donner priorité à l'installation de la commission des œuvres sociales ». M. Chouali rejettera pour cela « l'urgence prétextée par un risque de compromission de la saison estivale » jugeant qu'il s'agirait « beaucoup plus d'un subterfuge » visant à « gagner du temps » jusqu'aux grandes vacances et « voir ainsi s'émousser » la contestation. Le secrétaire général de l'union locale d'Amizour désavoue « la primauté de la gestion des œuvres sociales sur les actions syndicales ». Pour lui, ce serait le type même de recette qui permettrait « la construction d'un électorat dans un but carriériste ». Outre les pétitions, une déclaration rendue publique annonce des actions de rue dont un probable rassemblement devant l'union de wilaya.