Située à quelque 150 km au nord-ouest de Naâma, sur une superficie de 6 378 km2, soit 1 habitant au km2, Kasdir est une commune formée de petites agglomérations éparses autour d'un petit village. Une commune totalement à l'écart, victime de sa géographie et d'une vaste contrée steppique dégradée par un pacage intensif et irréfléchi. Un emplacement dévolu uniquement au pastoralisme, nous dit-on. Le dépouillement de cet espace d'une impassible nature, par une intense désertification et par le manque d'activités et l'absence de projets pour un développement durable, est apparemment le prélude à une vie sans aucun horizon pour ses jeunes. Une jeunesse oisive, capable sans doute de produire l'inimaginable dans un milieu aussi hostile. Récemment, pour une visite de travail, la quasi-totalité des membres de l'exécutif, conduite par le secrétaire général de la wilaya, s'est déplacée sur les lieux. Ce fut d'abord la visite de Abdelmoula, un petit village dénudé où rien n'est souriant, de près de 1 200 âmes, situé sur la RN 22. Il a bénéficié, pour ses jeunes, d'une inscription dans le cadre des projets de développement communautaire de la construction d'une annexe de l'école de formation professionnelle. D'autre part, la mise en place des équipements d'une agence des PTT est en cours ainsi que l'aménagement du stade. A l'issue de la visite de la petite localité de Kasdir, chef-lieu de la commune, là où aucun arbre n'a été sérieusement planté et où la population semble avoir été longtemps oubliée et ce, malgré la construction de 30 logements ruraux et de 70 aides à l'aménagement, dans le cadre du programme de l'habitat rural, visiblement tout reste à faire pour une amélioration de l'existence assez souvent déplorable de ses habitants, à commencer par l'éclairage public et une agence des PTT. Pour être à l'écoute de la population et répondre à leurs attentes, le secrétaire général de la wilaya, en présence des membres de l'exécutif, a tenu une réunion avec la société civile, au cours de laquelle beaucoup de problèmes ont été débattus. Il a promis de donner certaines satisfactions, particulièrement aux besoins les plus impérieux, notamment ceux ayant trait à l'eau potable, à la santé publique (absence de médecin permanent, de sage-femme, d'infirmière et de pharmacie), à l'agropastoralisme (avec les mises en défens de certaines zones et la mise en valeur des terres), à l'habitat rural et aux locaux d'activités professionnelles et commerciales rares dans le chef-lieu. Ce chef-lieu dont le constat est amer est véritablement à construire, car seuls l'hospitalité ancestrale de ses habitants et le charme ingénu de leurs enfants fortifient les liens qui les unissent dans ces agglomérations où les habitants semblent surgir du néant.