Formée de petits villages épars, la commune de kasdir est située aux confins d'une zone reculée, près de la bande frontalière. Lors de notre visite à kasdir (du nom attribué à une plante fourragère, spécifique à la région), certains nous diront que sa population (6 657 habitants) a toujours souffert de la dureté de la vie, de l'analphabétisme et du manque de moyens. Ici, disent-ils, outre l'isolement, il y a de cela quelques années, la plupart d'entre nous vivaient dans la misère et le dénuement. Ils affirment qu'auparavant, beaucoup d'élèves étaient contraints de quitter les bancs de l'école à cause de l'éloignement. Mais présentement, ces derniers ne nient pas les petites avancées réalisées par les récents programmes de développement local. Des projets liés essentiellement à l'approvisionnement en eau potable, à l'électrification, à la construction de routes, aux télécommunications et à l'édification des établissements scolaires et sanitaires. Question chômage, les jeunes déplorent l'absence d'entreprises génératrices d'emplois. Dans le secteur de la santé publique, nous avons relevé l'existence d'un centre de santé, dans lequel exercent deux infirmiers et un médecin. Néanmoins, vu l'absence d'une pharmacie et d'une sage-femme, les patients sont contraints de se déplacer jusqu'à Mecheria (150 km). Nous y avons rencontré M. Layachi, président de l'antenne, sise à Mecheria, de l'association nationale AFFAK. Cette association, en collaboration avec quelques membres de l'APC, a sillonné cette contrée afin de porter assistance aux malades, aux handicapés et aux démunis. M. Layachi nous dira que cette situation devrait interpeller les pouvoirs publics et la DAS en particulier. Kasdir a récemment bénéficié d'un CEM, d'une cantine et d'un internat. Notons aussi que dans le but de lutter contre l'exclusion et contre l'habitat précaire, plusieurs familles ont bénéficié d'un habitat rural. D'autre part, plusieurs locaux commerciaux ont été attribués aux jeunes. Projets agricoles Pour sa part, la Générale des Concessions Agricoles (GCA) a mis en valeur deux périmètres de 220 ha. Des parcelles équipées de trois forages et d'une canalisation de goutte à goutte. Ces deux périmètres, destinés à la concession, ont été électrifiés. Interrogé sur les différentes concessions agricoles, M. A. Benkadour, responsable de la GCA de la région nord de la wilaya, nous avoue que plusieurs périmètres destinés à la concession sont confrontés à différentes contraintes, telle que l'électrification qui accuse de grands retards et certains jeunes attributaires inscrits par les APC mais qui se sont avérés inaptes au travail de la terre et qui ont finalement abandonné leur parcelle. Il a insisté pour nous dire que « dans le projet qu'on leur propose, la participation et l'implication du concessionnaire doivent être effectives sur le terrain et non sur du papier ». Notre interlocuteur ajoute qu'une lenteur a été constatée quant à la restructuration des projets initiés par la GCA ainsi que l'absence de moyens pour un suivi périodique. Cette institution à caractère agricole a mis en place, entre les localités de Abdelmoula et Kasdir, au lieudit Souirij, un projet d'une envergure de 11 400 hectares de mise en défens. Une action étroitement reliée à la réalisation de 500 ha de plantation pastorale et de 100 ha de plantation fourragère. Lors de notre visite sur le site qui accueille le projet, dont les travaux sont affectés à l'entreprise publique SAFA (Telagh-Oran), nous avons appris que la quasi totalité des travailleurs, plus d'une cinquantaine d'ouvriers, n'a pas perçu son salaire depuis décembre dernier.