La réunion algéro-libyenne tenue hier à Alger a été couronnée par la levée des restrictions à la circulation des personnes et aux échanges commerciaux entre les deux pays et un accord entre les deux parties pour « une solution à la question des détenus dans les deux pays ». Le communiqué commun qui a sanctionné les travaux de cette rencontre précise à cet effet que l'Algérie et la Libye « ont convenu de résoudre la question des détenus dans les deux pays », réitérant « l'importance de la dimension humaine des relations entre Alger et Tripoli, l'intérêt et le bien-être du citoyen étant une priorité dans l'action des autorités des deux pays ». Le document en question ne révèle cependant pas les détails de l'accord conclu. Coprésidée par le chef du gouvernement, Abdelaziz Belkhadem, et le secrétaire du Comité populaire général libyen, El Baghdadi Ali El Mahmoudi, la rencontre a été l'occasion pour passer en revue « l'état de la coopération algéro-libyenne dans les différents domaines et examiner les moyens de son renforcement au mieux des intérêts des deux pays ». Et à ce propos, El Baghdadi Ali El Mahmoudi a souligné au sortir de l'audience que lui a accordée le président Bouteflika que « suite à la réunion de ce samedi, il a été décidé la levée de toutes les restrictions liées à la circulation des personnes et aux échanges commerciaux entre les deux pays à travers la simplification des procédures y afférent, en application des directives des dirigeants des deux pays afin de faciliter la circulation des Algériens et des Libyens sans restriction aucune ». A noter que la Djamahirya libyenne imposait jusqu'alors aux Algériens, désireux de se rendre en Libye, d'avoir un minimum de 1000 euros en leur possession. Le Premier ministre de ce pays voisin a annoncé en outre que les prochains jours verront la concrétisation d'une coopération dans les domaines économique, commercial et des investissements. Belkhadem : « L'UMA doit être à l'abri des contingences » L'Algérie a, quant à elle, plaidé par la voix de son chef du gouvernement, Abdelaziz Belkhadem, à redoubler d'efforts pour l'édification de l'Union du Maghreb arabe. « Nous sommes appelés à redoubler d'efforts en ce qui concerne le projet d'unification maghrébine, qui doit être mis à l'abri des contingences et des différends marginaux », précise le chef du gouvernement algérien dans un message qui semble appeler les partenaires maghrébins à être moins nombrilistes dans le traitement des questions régionales. Les interventions libyennes sur l'autonomie des populations touareg, le tracé des frontières qui reste suspendu aux appétits des uns et des autres, et le front marocain contre l'autodétermination du peuple sahraoui sont autant de points de discorde qui bloquent la démarche d'édification de l'UMA. « Cette union constitue un cadre global et stratégique pour l'action intermaghrébine », estime M. Belkhadem. Evoquant la coopération algéro-libyenne, le chef du gouvernement relève que le volume des échanges commerciaux reste faible et nombre de projets d'investissements annoncés depuis des années déjà sont encore au stade d'étude et plaide pour qu'à l'avenir « la coopération économique repose sur l'impératif renouvellement des méthodes de travail pour s'adapter aux mutations en cours et aux réformes socioéconomiques engagées ». Le Premier ministre libyen propose, en guise de bonne volonté libyenne, la création d'un groupement d'entreprises pour encourager l'investissement commun, à l'instar des fonds d'investissements communs. La question du projet d'Union pour la Méditerranée n'a pas échappé aux discussions algéro-libyennes. « Les concertations et les contacts en cours sur la création de l'Union pour la Méditerranée exigent de nous de multiplier les échanges de vues pour préserver nos intérêts », a indiqué hier Abdelaziz Belkhadem.