Les membres de l'association des acquéreurs décrient la cadence appliquée aux travaux effectués par les ouvriers de l'entreprise chinoise CSCEC pour la réalisation de 580 logements. Selon M. Zoheir, membre de ladite association, le manque flagrant en matière d'effectif est à l'origine d'un tel ralentissement. « L'entreprise CSCEC a pris en main ce chantier en avril 2007. Les travaux n'ont pas avancé selon toute vraisemblance, faute de raccordement en eau et en électricité. Ce problème a été résolu juste après la visite du ministre de l'Habitat, qui a tenu une séance de travail au mois de septembre 2007 durant laquelle ils nous a rassurés en exigeant un délai de 18 mois pour la livraison des logements, alors que les représentants chinois ont opté pour un délai de 23 mois », a-t-il précisé. D'après les mêmes déclarations, les contraintes quelles qu'elles soient, techniques ou naturelles, sont exclues du site. Il en est de même pour les raisons financières : aucune difficulté n'y a été évoquée. Toutefois, l'avancement des travaux se fait d'une manière très lente par rapport au savoir-faire chinois, à la technique et aux moyens mis en œuvre.« En visitant le chantier, nous ne reconnaissons plus la capacité et la compétence qui font la réputation de l'entreprise chinoise. Il nous semble que la CSCEC le considère comme un chantier de seconde zone, donc d'une importance minime par rapport à celui de Bab Ezzouar. Si M. le ministre a requis un délai de 18 mois, avec une telle allure, nous allons attendre encore 18 ans pour que ce chantier soit achevé », a lancé le même interlocuteur avec dépit. Foisonnant dans le même ordre d'idées, un autre acquéreur déclare en s'interrogeant : « Juste en face, une entreprise jordanienne se charge d'une réalisation de plusieurs tours intégrant des logements. Les travaux, entamés pourtant l'année passé, avancent d'une manière extraordinaire. On a atteint déjà le 9e étage. Nous achevons notre sixième année d'attente. En quelle année l'attribution de nos logements respectifs se fera-t-elle alors ? » Informations vérifiées. Une observation a permis de constater que les travaux sont concentrés au niveau de 5 carcasses déjà réalisées par le groupement Scoal-Kayi. « On peut estimer un état d'avancement de 70% pour deux immeubles apparents depuis l'extérieur du chantier et 50% pour trois autres implantés du côté faisant face au terminus de la station du métro. Les travaux relatifs aux corps d'état secondaires, tels que le crépissage, le plâtrage, le carrelage et la boiserie, n'y sont pas encore effectués », a encore indiqué cet acquéreur. A titre indicatif, les 580 logements prévus dans le projet relatif au site AADL de Bachedjarah sont intégrés dans 6 immeubles de type R+5 et dans 14 autres de type R+9. Pour rappel, le chantier précité fut entamé en 2003 pour un délai de 18 mois. Il a connu de sérieuses perturbations menant à un arrêt, en 2005, suite à une résiliation du contrat avec le groupe algéro-turc Scoal-Kayi. Entre-temps, deux autres entreprises ont été sollicitées pour le reprendre, en vain. En 2007, après de longues négociations, l'AADL a conclu un contrat avec l'entreprise chinoise CSCES. « Nous avons bien accueilli cette décision. Mais tout ce que nous demandons, c'est l'application d'une cadence appréciable des travaux. Tout notre espoir repose sur le respect des engagements présentés au ministre par les représentants de l'entreprise chinoise et par ceux de l'AADL, afin que nos logements soient livrés au cours de l'année 2009 », a conclut notre interlocuteur.