Les souscripteurs, regroupés en association, au site Aadl de Bachedjarach ont tenu, hier matin, un rassemblement au sein du siège de la direction générale de l'Aadl sis à Saïd Hamdine, commune de Bir Mourad Raïs. Leur revendication : la reprise des travaux du chantier des 580 Logements (initialement 500) à l'arrêt depuis une année. De la réunion qu'une délégation des bénéficiaires a tenue avec le directeur central, Ahmed Bey, il en ressort que des négociations « sérieuses » auront lieu ce matin au siège de l'agence avec les responsables de l'entreprise chinoise CSCEC pour le parachèvement des travaux. Les membres de l'association, selon un engagement du directeur central, sont même appelés à y assister. Ahmed Bey a clairement dit que les Chinois ne veulent pas reprendre le site à leur compte. L'entreprise chinoise a exprimé son refus à sa manière : « Elle demande 30 mois de délai et 40 000 DA m2 », révèle-t-il. Cela au moment où l'Aadl, précise-t-il, travaille avec une fourchette dont le plafond est arrêté à 27 000 DA m2 ». La CSCEC sait très bien que les souscripteurs font pression sur l'Aadl pour relancer le chantier : l'association des bénéficiaires a déjà traité avec ses responsables dans ce sens. L'offre de cette entreprise est jugée « non raisonnable » : « C'est l'argent de l'Etat et il faut le défendre », estime M. Bey. Ce matin, les négociateurs de l'Aadl tenteront de forcer la main aux responsables de la CSCEC afin de les amener à des « négociations sérieuses ». L'Aadl, indique le directeur central, s'est engagée avec la CSCEC dans plusieurs projets. Il a même laissé entendre que les négociateurs joueront leur partition sur cette corde. Il le dit clairement aux délégués des souscripteurs : « La solution, ce sont les Chinois. » Il s'explique : « Des appels d'offres, voire des consultations directes, ont été lancés puis déclarés infructueux. Personne n'a voulu reprendre le chantier. » Un représentant rappelle à M. Bey ces déclarations publiques faites en octobre 2006 sur les ondes de la Radio El Bahdja en tant que directeur régional d'Alger de l'Aadl : « Vous avez promis la reprise des travaux dans un délai de 15 jours. Jusqu'ici, il n'y a rien. » Au moment de ces faits, l'agence a attribué le marché portant parachèvement des travaux à une entreprise libanaise. Le même marché, accordé à l'entreprise nationale Scoal, a été résilié en juillet 2006. L'invasion du Liban par l'armée israélienne a immobilisé le nouveau constructeur engagé. Le contrat avec ce dernier a été donc résilié. Un autre délégué lui rappelle aussi une autre promesse : les logements seront livrés en juin 2007. « J'étais très confiant », reconnaît-il, sans détour. Tout l'espoir des bénéficiaires est entre les mains des Chinois. Il suffit à ces derniers de refuser la reprise du site pour retourner à la case de départ. Le danger réside dans le fait que les responsables de l'Aadl n'ont prévu aucun autre scénario. En attendant la reprise des travaux, le site des 580 Logements est devenu, selon les membres de l'association, un lieu de débauche où les matériaux de construction font l'objet de vol. Les travaux de réalisation des 500 logements ont été effectivement engagés le 7 juin 2003 par le groupement algéro-turc Scoal/Kayi, selon la plaque du chantier, dont le contrat a été résilié durant l'été 2006. Le délai de réalisation a été fixé à 18 mois. Le site est composé de 10 bâtiments R+5, 10 autres R+9 et deux tours R+14. Il fait parti du programme de 2002. Le taux de réalisation, concernant notamment les R+5, est estimé actuellement à 20%.