Le verdict de l'affaire de la circoncision collective d'El Khroub est tombé hier à l'issue d'une procédure judiciaire qui a duré six mois. Après délibérations, la chambre pénale près la cour de Constantine a finalement retenu la responsabilité des chirurgiens de l'hôpital d'El Khroub, Boumezber et Djebar, pour les condamner à une peine de deux ans de prison ferme, assortie d'une amende de 5000 DA chacun, alors que les deux techniciens qui ont pris part à cette opération ont été acquittés. Les parents des enfants victimes qui n'ont pas caché leur soulagement, ont estimé, par ailleurs, que le plus important demeure la prise en charge convenable de leurs enfants dont certains souffrent de sérieux problèmes psychologiques, alors que d'autres ont besoin de plusieurs interventions chirurgicales pour être sauvés définitivement. Les familles, qui interpellent toujours le ministre de la Santé, Amar Tou, lui rappelant ses engagements pris lors de sa visite aux enfants le 25 novembre 2005, comptent engager une procédure judiciaire pour exiger des dédommagements. Une question qui demande encore du temps et nécessitera de faire appel à l'expertise d'un spécialiste, diront-ils. Pour rappel, le procès en appel de cette affaire fait suite au jugement du tribunal d'El Khroub qui a condamné, le 28 novembre 2007, les deux chirurgiens à une peine de quatre mois de prison avec sursis, assortie d'une amende de 5000 DA. Les deux chirurgiens condamnés hier auront un délai de huit jours pour se pourvoir en cassation auprès de la chambre pénale près la Cour suprême. La circoncision collective de la ville d'El Khroub, organisée par l'APC dans la nuit du 27e jour du Ramadhan de l'année 2005 et abritée par une école primaire, restera parmi les affaires qui ont défrayé la chronique judiciaire à Constantine durant deux ans. Il a fallu un drame pour que le ministère de la Santé décide d'interdire ce genre d'opérations en dehors des établissements hospitaliers.
