Après plusieurs reports du procès en appel, la chambre pénale près la cour de Constantine a statué hier sur l'affaire des circoncis d'El Khroub. Appelé à la barre pour apporter son témoignage, le professeur Djaâfar Hantala, chef de service de chirurgie infantile au CHU de Beni Messous d'Alger, lequel a pris en charge les neuf enfants victimes de graves brûlures, au mois de novembre 2005, a clairement expliqué les causes de ce drame. Il l'implique, selon ses propos, à une responsabilité collective. « Ni les conditions générales ni le lieu choisi n'étaient conformes pour accomplir ce genre d'opération », a-t-il noté, précisant que l'appareil utilisé était tellement vieux qu'il n'était plus utilisé dans les hôpitaux depuis une vingtaine d'années. La responsabilité des chirurgiens dans la manipulation de la machine servant depuis quatorze ans déjà dans ce genre d'actes a été établie. Le professeur Hantala s'est dit, par ailleurs, étonné d'apprendre le nombre d'enfants ayant été circoncis, soit 87 sujets en deux heures, ce qui demeure, selon lui, inconcevable du point de vue médical. « En règle générale, le médecin ne peut pas effectuer plus de 25 interventions de ce genre par jour avec le bistouri, alors que pour une circoncision à l'aide d'un appareil électrique, il faudra au moins un quart d'heure entre deux opérations », a-t-il affirmé. L'absence d'une expertise sur l'appareil en question, soulevée par le Pr Hantala, demeure parmi les zones d'ombre qui persistent dans cette affaire. Jusqu'à présent, la machine a complètement disparu. Alors que la défense des victimes a basé sa plaidoirie sur le témoignage du Pr Hantala pour appuyer la thèse de la responsabilité médicale et enfoncer encore plus les deux chirurgiens, les avocats de ces derniers ont choisi de porter l'entière responsabilité sur l'APC et l'hôpital de la ville d'El Khroub, expliquant que leurs mandants n'ont fait que se soumettre à une note administrative. Le représentant du ministère public a requis la peine maximale pour négligence ayant causé une infirmité. Le verdict sera connu le 27 mai.