La joint-venture Henkel-ENAD-Algérie n'existe plus depuis hier, date de la signature de l'acte notarié sur la cession de 40% des parts de l'Entreprise nationale des détergents (ENAD) à son partenaire, le groupe Henkel. Ce dernier devient ainsi le seul propriétaire des activités qu'il avait en partage (60% et 40%) avec l'ENAD. « Par cette acquisition de la totalité des actions de l'ENAD par Henkel, soit 40% du capital de HEA, nous assistons à la clôture du partenariat et à sa transformation en une privatisation totale des sites objet des accords signés, il y a maintenant plus de quatre ans », peut-on lire dans l'allocution du PDG de l'ENAD lors de la signature du contrat de cession des actions. Dans un communiqué commun remis à la presse lors d'une conférence organisée conjointement hier à l'hôtel Sheraton, à Alger, par le représentant de Henkel, M. J.-P. Montalivet, le président de la SGP Chimie-Pharmacie-Services, M. Bounab, et le PDG de l'ENAD, M. Chadli, il a été annoncé que « l'acte notarié de cession a été signé ce jour et le prix de cession intégralement versé à l'ENAD. La détermination de la société deviendra Henkel-Algérie dans les prochains mois ». Cependant, le représentant de Henkel autant que le responsable de la SGP, tous deux interpellés sur le montant de la cession des 40% de HEA, n'ont pas voulu porter à la connaissance du public le prix de cette privatisation et ont plutôt préféré en garder le secret. Par ailleurs, et ainsi que nous l'avons annoncé dans notre édition d'hier, le montant de la cession équivaut à 800 millions de dinars, selon une source digne de foi. Il faut savoir que cette même question a été à l'origine du différend qui est né entre les deux partenaires. Une juridiction internationale de règlement des différends, après avoir été saisie par Henkel, a statué sur la question. Dans la même allocution du PDG de l'ENAD, on peut également lire que « des problèmes d'interprétation ont quelque peu retardé cette cession et le prarachèvement du partenariat, et il a fallu pour ce faire passer par l'arbitrage international (...) », avant d'ajouter : « (...) Des problèmes de calcul du prix ont surgi et n'ont pas permis aux parties de trouver une solution pour déterminer la valeur de cession (...). » Selon notre source toujours, Henkel aurait fait une traduction qui n'est pas du goût de l'ENAD en essayant de baser le calcul de la cession en question suivant une formule - inspirée du reste des termes du contrat - qui associe le bénéfice de l'an 2002 multiplié par huit fois (40%) et le déficit de l'an 2001. Ce calcul aurait établi le prix de la cession à 240 millions de dinars. En revanche, l'ENAD avait plutôt pensé que la base de calcul ne pourrait pas tenir compte du déficit de 2001 arguant les termes du contrat. Ce différend, dont « le tribunal note que les parties ont agi de bonne foi à partir d'interprétations divergentes, mais soutenables... », pouvons-nous lire dans l'allocution du PDG de l'ENAD, qui a cité un extrait du jugement rendu par la juridiction internationale. Henkel, pour rappel, avait montré son intention de racheter l'ENAD en avril 2003.