L'exposé sur les 3e et 4e étapes de l'étude de faisabilité du tramway de Constantine a permis aux autorités compétentes de s'imprégner et de prendre le pouls de l'état d'avancement de ce projet dont l'importance n'échappe à personne et encore moins au premier magistrat de la ville qui a souligné dans son allocution d'ouverture que la concrétisation de celui-ci « était vitale à plus d'un titre pour l'agglomération de Constantine menacée, du point de vue de la circulation routière, d'une asphyxie irréversible ». A son tour, le représentant du groupement d'études français Ingerop en charge de cette mission d'étuderappelle à l'assistance les étapes précédentes de cette étude avant d'exposer, en parallèle avec son partenaire de l'Entreprise du métro d'Alger, la 3e étape portant sur le calibrage du modèle du trafic. Trop technique de son point de vue, celle-ci fera l'objet d'un bref topo où il sera question du découpage de l'agglomération en zones classées prioritaires en raison des demandes exprimées à l'instar du centre-ville de Constantine, carrefour incontournable de toutes les voies d'accès, ainsi que l'offre de transport assurée par tous les modes de transport, notamment le transport collectif et celui des marchandises. Par contre, une attention particulière sera apportée à l'exposé de la 4e étape de cette étude reposant sur un diagnostic précis et pointu de la structure de l'agglomération, des caractéristiques de déplacement et de leurs perspectives d'évolution à l'horizon 2015. En se basant sur un taux de croissance de 20% entre 2004 et 2015, les intervenants d'Ingerop et de l'EMA estiment que la ville de Constantine atteindra à cette échéance un million d'habitants dont une partie sera absorbée par la nouvelle ville Ali Mendjeli. La ville d'El Khroub devrait connaître une évolution similaire qui laisse à penser que sa population doublera vers 2015, ce qui entraînera, estiment-ils, des enjeux urbanistiques et économiques importants ainsi que d'énormes difficultés en termes de transport. Evoquant l'organisation du réseau de voirie, ils appuieront leur analyse sur sa spécificité par rapport à d'autres villes du pays, à savoir un trafic dense et constant toute la journée et estimé à 74%, confirmant ainsi le rôle de Constantine comme pôle régional administratif et économique. Dans cette optique, il sera fait également mention d'une très forte dégradation des conditions de circulation et de l'impérieuse nécessité d'inverser la tendance vers une utilisation optimum des transports en commun estimés à seulement 8% du trafic global. Pour appuyer leur argumentation, ils mentionneront l'une de leurs analyses portant sur un tronçon de route saturé par une circulation dense et qui a fait ressortir la présence de 177 voitures légères, représentant la capacité de 3 bus ou d'un seul tramway. Dans leur constat du réseau ferroviaire de banlieue, ils souligneront ses faibles performances estimées à 3% du trafic « alors qu'il pourrait s'avérer comme un atout majeur pour désengorger la circulation », dira l'expert français d'Ingerop. Dans sa conclusion, ce dernier projettera vers 2015 plusieurs hypothèses d'extension concernant, pour l'essentiel, la réalisation de plusieurs ouvrages entre autres une trémie au niveau de la cité Filali, un échangeur à proximité de la cité du 5 Juillet et un autre à la hauteur de la cité universitaire Nahas Nabil, un axe autoroutier de contournement de l'agglomération de Constantine entrant dans le cadre de l'autoroute Est/Ouest. Le débat qui suivra cette intervention offrira l'opportunité au P/APC et aux gestionnaires des secteurs des travaux publics, de l'urbanisme, des transports et de la sûreté de wilaya d'apporter des réserves mineures sur un certain nombre de points ou de suggérer, comme l'a fait le directeur de l'urbanisme, d'inclure dans cette étude le futur téléphérique de Constantine, de prévoir une réduction substantielle du nombre des taxis et d'instaurer un système des feux tricolores, fiable et performant. Pour sa part, le directeur des travaux publics a suggéré la réalisation d'une trémie au niveau de la cité du 5 Juillet, un ouvrage qui serait, d'après lui, plus opportun à cet endroit précis qu'un échangeur.