Le président de la République, Abdelaziz Bouteflika, brille par son absence sur la scène nationale et internationale. Omniprésent durant son premier mandat et au début de l'actuel quinquennat, Abdelaziz Bouteflika a réduit au strict minimum ses apparitions en public et ses activités à l'intérieur et à l'étranger. Et ce depuis 2005. Deux positions contradictoires pour un homme qui n'a pas l'habitude de rater les « grandes occasions » pour imposer sa présence et dissiper les doutes sur son état de santé. Plus de voyages à l'étranger, peu d'activités à l'intérieur et plus de campagne pour « le troisième mandat » lancée tambour battant au début de l'année en cours. Mis à part les messages de félicitations envoyés à ses homologues étrangers et les cérémonies d'accréditation de nouveaux ambassadeurs à Alger que la télévision nationale (ENTV) ne manque pas de diffuser, les activités présidentielles se comptent sur les doigts d'une main : présidence de l'ouverture des assises nationales de l'enseignement supérieur et de la recherche scientifique, le 19 mai 2008, visite officielle au Koweït et au Qatar (du 19 au 21 avril 2008) et visite d'amitié aux Emirat arabes unis en avril 2008. Mais depuis plus d'un mois le chef de l'Etat n'a effectué aucun déplacement à l'étranger. Pourtant, ce ne sont pas les événements qui manquent. Il a préféré, à maintes reprises, se faire représenter par l'ancien chef du gouvernement, Ahmed Ouyahia, qui se voit ainsi propulsé au-devant de la scène comme représentant personnel du chef de l'Etat. Le dernier sommet en date est la 4e conférence internationale de Tokyo sur le développement de l'Afrique (TICAD) dont les travaux se déroulent au Japon. Inexplicable ! En d'autres temps, le président Bouteflika tenait à être présent personnellement lors de chaque rencontre importante qui concerne le continent noir. « Il ne supporte pas les longs voyages », dit-on. Toutefois, ce n'est pas un argument convaincant. D'autres faits rendent encore son absence énigmatique. En plus de l'abstraction faite sur la réunion du Conseil des ministres, qui ne s'est pas tenue depuis le 13 avril, le président de la République n'assiste plus aux séminaires et autres rencontres considérés comme importants. Amoureux du sport, Abdelaziz Bouteflika n'a pas, contrairement à la saison dernière, organisé la cérémonie en l'honneur de l'Entente de Sétif qui s'est adjugée récemment et pour la deuxième fois d'affilée la coupe de la Ligue des champions arabe de football. Un événement plus qu'important dans un pays qui ne cesse de cumuler les déboires dans le domaine du sport en général et du football en particulier. C'est le chef du gouvernement, Abdelaziz Belkhadem, qui a été chargé, jeudi dernier, d'honorer les champions arabes. Des faits qui laissent, une nouvelle fois, libre cours à des rumeurs en tous genres. Et la question de la capacité du Président à poursuivre la gestion des affaires du pays remise en avant…