La région Ouest du pays reste la plus exposée au trafic de drogue avec 68% du trafic des stupéfiants en tout genre. Le redoutable fléau de la toxicomanie a été, deux jours durant, la thématique axiale du séminaire national sur les maux sociaux qu'a eu à organiser la DJS, en collaboration avec le groupement de la gendarmerie nationale. La salle des spectacles de la maison de la culture de Mila s'est avérée exiguë pour contenir, les 31 mai et 1er juin, les 700 à 800 séminaristes issus de 38 wilayas, venus prendre part au colloque national sur la lutte contre les maux sociaux, qui s'est poursuivi par les travaux des différents ateliers. Ces deux journées de sensibilisation ont été marquées par la mise sur pied d'une exposition retraçant le rôle et le travail de proximité des cellules d'écoute implantées à travers les structures de la DJS. « La toxicomanie est un fléau ravageur et une menace plus grave que le terrorisme et plus fatale que certaines épidémies », a souligné un intervenant du secteur de la DJS. Les statistiques sur la dangerosité et le péril que représente l'emprise des drogues dures et douces sont symptomatiques à cet égard. Le représentant du Commandement national de la gendarmerie nationale dressera le constat ahurissant sur l'ancrage profond du mal dans la société algérienne, en distillant des chiffres nationaux qui font vraiment froid au dos. « De 2000 au 1er trimestre 2008, dira-t-il, les services de la gendarmerie nationale ont procédé à 23 963 interpellations pour affaires de drogue (consommation et trafic), ont découvert une étendue de culture de 41,5ha d'opium, saisi 74 817 plants d'opium, 33 910 kg de kif traité, 7,810 kg de cocaïne, 94 434 plants de pavot et de chanvre indien, 1 122 572 comprimés de psychotropes et arrêté 99 cultivateurs au niveau des wilayas d'Adrar, Béchar, Ghardaïa, Ouargla et Béjaïa ». Et d'enchaîner : « Au compteur du 1er trimestre de l'année en cours, un champ de culture d'opium de 41ha a été découvert à Adrar, en plus de la saisie de 76 219 plants d'opium et la mise hors d'état de nuire de 3 cultivateurs, comble de l'ironie, bénéficiaires de prêts bancaires pour le développement agricole ». M. Sayeh, directeur de l'office national de la lutte contre la drogue et la toxicomanie (ONLCDT) a, pour sa part, noté que 80% des toxicomanes ont moins de 35 ans, avant de parler des 15 centres thérapeutiques de prise en charge des drogués, des 53 centres de veille et de prévention et des 153 cellules d'écoute et d'orientation que coiffe l'ONLCDT. Il y a lieu de retenir aussi que les régions ouest du pays restent les plus exposées au trafic de drogue avec 68% du trafic des stupéfiants en tout genre. A la lumière de ces statistiques effarantes, les intervenants ont tous tiré la sonnette d'alarme sur ce phénomène, dès lors que l'Algérie est en train de basculer insidieusement du statut de société consommatrice de drogues à une zone de transit et de culture à grande échelle. Au chapitre des recommandations, la population scolaire, le mouvement associatif et les parents d'élèves ont été interpellés pour la contribution à la lutte contre le fléau de la drogue, en communiquant les informations sur les dangers de la toxicomanie à l'ensemble des citoyens.