Le Syndicat d'entreprise des travailleurs de l'éducation (SETE) de Béjaïa appréhende le climat socioprofessionnel qui prévaudra à la prochaine rentrée scolaire. Quelques semaines seulement nous séparent des grandes vacances et le Syndicat d'entreprise des travailleurs de l'éducation (SETE) de Béjaïa appréhende le climat socioprofessionnel qui prévaudra à la prochaine rentrée scolaire. Il fait part de son éviction de la préparation des cartes scolaires 2008-2009. « A la direction de l'éducation d'assumer l'entière responsabilité des conséquences qui en découleront », prévient Abdelaziz Hamlaoui, le secrétaire général fraîchement installé à la tête du SETE lors d'une conférence de presse animée conjointement avec les membres du bureau et Abdelouhab Khoulalène, membre de la Fédération nationale des travailleurs de l'éducation (FNTE). La mise en garde est étayée par des « incohérences » relevées. En premier lieu, une suppression de 360 postes dans le primaire engendrée par le passage massif de près de 34 000 élèves vers la première année moyenne. La parade envisagée d'après le conférencier serait l'éventuelle qualification des PCEF dans le cycle moyen. Ce qui fait planer le spectre « des mutations en zone rurale ». La solution préconisée serait de garder ces enseignants du primaire à leurs postes, en optant pour des divisions de 20 élèves. Part ailleurs, les CEM qui présentent des classes plutôt aérées ces dernières années se verraient ainsi surchargés alors que leur capacité globale est de 12 000 élèves par niveau. Et le problème risque, anticipe-t-on, d'être graduellement vécu par les autres niveaux du moyen et dans 4 ans par le secondaire, si d'autres capacités ne sont pas projetées d'ici-là. S'exprimant sur le mouvement des personnels, le SETE craint une « anarchie » dans l'ouverture des dossiers. Il souhaite pour y parer que les commissions « ne siègent pas avant que les situations décriées ne soient revues ». « 20 élèves par classe ici et 50 ailleurs, un adjoint d'éducation pour 1000 élèves dans un établissement et ailleurs pour 10 fois moins », est-il développé. Autre mouvement rejeté par le syndicat, celui des professeurs du technique, bien qu'inévitable du fait que ne resteront tels quels que 5 technicums. Sans proposer de solution, le staff du SETE se dit contre une réaffectation des enseignants car ce n'est pas à eux de « subir le contrepoids des réformes ». Concernant les situations administratives et financières en suspens, on remet sur le tapis la demande de régularisation des 196 enseignants du primaire restés stagiaires de 1980 à 1995 alors que la Fonction publique a aplani le différend en 1995. Plus crucial, donc plus urgent à régler estime M. Hamlaoui, est le problème des 641 contractuels qui attendent le versement de leurs salaires depuis 2006. Certains d'entre eux affectés en zone éloignée « ont peine à subvenir à leur déplacement et à leur restauration ». Toujours dans le chapitre des régularisations, le SETE rappelle le cas des 400 retraités qui attendent une revalorisation par l'intégration dans le calcul de leurs pensions des années qu'ils ont exercées en qualité de contractuels. A la veille des examens, le syndicat se soulève contre « l'exclusion » des enseignants du primaire des opérations de surveillance, « maintenant que les indemnités sont plus conséquentes ». Est décrié aussi le choix des correcteurs réalisé en « puisant beaucoup plus dans la zone urbaine » en réclamant « un roulement » avec la zone rurale. Par ailleurs, revenant sur la suspension des trois syndicalistes par l'union de wilaya de l'UGTA, M. Hamlaoui, déclare celle-ci conforme aux statuts et règlements intérieurs. Des textes qui, souligne-t-il, « avaient été acceptés auparavant comme référence dans l'exclusion d'autres syndicalistes pour le même comportement ». Il rappelle que les suspendus avaient fait des déclarations « en marge » du 11e congrès et « prêtées à la délégation de Béjaïa, alors qu'ils n'engageaient que leurs opinions individuelles ».