La Tunisie reste, selon l'Association mondiale des journaux, un des pays les répressifs du monde arabe. Vingt-huit journalistes ont été tués dans le monde depuis novembre 2007, dont neuf en Irak, a annoncé samedi l'Association mondiale des journaux (AMJ) dans son rapport semestriel qui dresse un bilan sombre de la liberté de la presse. « La liberté de la presse est gravement menacée de toutes parts », dénonce l'AMJ dans un rapport à la veille de son congrès mondial, qui se tient à Göteborg, en Suède,de dimanche à mercredi prochains. Cette liberté est mise à mal « par les gangs et les fonctionnaires corrompus en Amérique latine, les régimes autocratiques au Moyen-Orient, les conflits en Afrique, les gouvernements hostiles en Asie, les menaces de mort et les poursuites judiciaires en Asie Centrale et en Europe », estime ce rapport. « L'Iraq reste le pays le plus meurtrier pour la profession, avec 9 reporters tués », indique l'AMJ en notant toutefois le recul du nombre de journalistes tués dans ce pays. L'association a également mis en avant les risques accrus encourus par les journalistes en Afghanistan pour faire leur métier. L'organisation, qui accueille au Congrès de Göteborg 1800 participants venus de 113 pays, a estimé que la Chine n'avait pas « respecté ses engagements » sur la liberté des médias qu'elle avait pris en organisant les Jeux olympiques. Au Moyen-Orient et en Afrique du Nord, l'AMJ a jugé que les six mois écoulés « ont été marqués par une série de reculs dans le domaine de la liberté de la presse, en raison principalement des régimes autocratiques qui empêchent les opinions indépendantes de se faire entendre ». La Tunisie reste « un des pays les plus répressifs du monde arabe », selon l'organisation mondiale des médias qui dénonce les « punitions effroyables » infligées aux journalistes. Selon L'AMJ, à Cuba, depuis l'accession à la présidence de Raoul Castro « aucune amélioration n'a été constatée dans le domaine de la liberté d'expression ». En Europe et en Asie Centrale, la liberté de la presse continue d'être attaquée « de manière subtile ou manifeste ». Le rapport indique qu'en Russie « la politique visant à empêcher toute couverture indépendante des questions sensibles semble avoir gagné du terrain ». Durant la période de l'élection à la présidentielle russe en mars dernier, « les cas de harcèlements et de violences contre des journalistes se sont multipliés », selon l'AMJ. Celle-ci défend et promotionne la liberté de la presse et les intérêts professionnels et économiques des journaux dans le monde entier. Représentant 18 000 titres, elle regroupe 77 associations nationales d'éditeurs de journaux, des entreprises de presse et des directeurs de journaux individuels dans 102 pays, 12 agences de presse et 11 organisations régionales et internationales de médias.