Au troisième jour de la grève entamée à Constantine par les vétérinaires depuis samedi dernier pour durer jusqu'au 6 juin, des rumeurs persistantes ont circulé dès la matinée sur une éventuelle rupture du mouvement suite au dépôt d'une plainte auprès de la justice par les services du ministère de l'Agriculture. Une information qui a été vite démentie par les représentants à Constantine du Syndicat national des vétérinaires fonctionnaires de l'administration publique (SNVFAP) qui ont précisé que tout arrêt de la grève sera décidé au niveau du bureau national à Alger. Toutefois et en dépit de l'arrêt des abattages dans les différents abattoirs de la wilaya, les marchés de la ville n'ont pas manqué de viande hier. Chose que nous avons remarqué à la rue Mellah Slimane, dans le vieux quartier de Souika, mais aussi chez de nombreux bouchers du Vieux rocher. On saura que la filière de l'abattage clandestin, implantée surtout dans les quartiers périphériques de la ville, a bien fonctionné durant ces trois jours, même si certains bouchers ont avoué s'être approvisionnés auprès des abattoirs des villes de Aïn Fakroun, dans la wilaya d'Oum El Bouaghi, et ceux de Teleghma et Oued Athmenia, dans la wilaya de Mila. La viande non estampillée, d'origine et de qualité douteuses, a été cédée hier à 420 DA le kilo pour l'agneau et 400 DA pour le veau dans les ruelles de Souika sans le moindre contrôle et en l'absence étrange des brigades de contrôle et de répression de la fraude de la direction du commerce. Contactés hier pour savoir si des mesures de répression ont été engagées pour faire face à un fléau qui menace sérieusement la santé des citoyens, les responsables de la DCP n'ont fait que nous ballotter d'un service à un autre sans pour autant nous donner des réponses convaincantes. Contrairement à la viande rouge, le poulet se faisait rare hier dans les marchés publics. Les commerçants non approvisionnés se contentaient d'écouler la marchandise livrée au compte-gouttes il y a deux jours.