«Le règlement du dossier de cette corporation ne relève plus des prérogatives du ministère.» Au deuxième jour de la grève des vétérinaires fonctionnaires de l'administration publique, le nombre de wilayas qui ont gelé le mouvement suite à la décision de justice a doublé pour atteindre 14 alors qu'il était au premier jour de sept. C'est ce qu'a annoncé, hier, M.Kaddour Hachimi, secrétaire général du Syndicat national des vétérinaires fonctionnaires de l'administration publique (Snvfap) contacté par nos soins. Ainsi, sur les 34 wilayas où le Snvfap avait déposé le préavis de grève, 20 seulement sont en grève, ajoute-t-il. S'agissant des wilayas où la justice ne s'est pas prononcée sur le débrayage, notre interlocuteur dira qu'à Adrar, Tlemcen et Mascara, le verdict a été ajourné pour le 1er juillet prochain alors que, poursuit-il, dans 5 autres wilayas, le jugement devrait tomber aujourd'hui. A Skikda, la justice s'est prononcée, samedi, sur le débrayage, en faveur du syndicat de cette corporation. Faisant le point sur la grève, M.Hachimi dira qu'elle s'est poursuivie, hier, et semble avoir eu l'écho escompté auprès de la corporation qui a cautionné le mot d'ordre. Déterminés à aller jusqu'au bout de leurs revendications, les syndicalistes ont annoncé l'organisation, la semaine prochaine, d'un rassemblement devant le ministère de l'Agriculture et du Développement rural. «Nous avons décidé d'organiser un sit-in juste après la fin de notre mouvement. Mais, la date n'est pas encore fixée», a indiqué M.Hachimi. De son côté, le Dr Akali, chargée de la communication au niveau du syndicat s'est dite satisfaite quant au taux de suivi de ce débrayage. «C'est dire que la base est convaincue de la légitimité de ses revendications», dira le Dr Akali. Hormis un service minimum, toute la viande se trouvant sur les étals n'aura pas subi de contrôle préalable au niveau des abattoirs, fait-elle savoir. Ainsi, et selon les dires de notre interlocutrice, les problèmes qui touchent directement à la santé de la population, notamment les abattages d'urgence, les suspicions de cas de rage, de grippe aviaire ou les cas d'intoxication sont pris en charge par les vétérinaires en cette période de grève. Pour ce qui est du travail routinier qui concerne le contrôle de la viande locale ou d'importation, le Dr Akali était catégorique. «Il n'aura pas lieu durant notre grève. Nous voulons sensibiliser les pouvoirs publics et les citoyens quant à l'importance de notre rôle dans la vie de tous les jours», lâche-t-elle. Au niveau des postes frontaliers, les vétérinaires donnent leur aval lorsqu'il s'agit seulement des poussins d'un jour afin qu'ils franchissent les frontières. L'inspection vétérinaire de l'aéroport Houari-Boumediene d'Alger a également suivi le mot d'ordre de service puisque, affirme-t-elle, les containers de viande congelée ne sont pas contrôlés. Le mouvement du syndicat se durcit encore plus pour faire aboutir ses revendications dont la non-prise en charge tarde à venir. Pourtant, ces mêmes revendications étaient certifiées légitimes par les pouvoirs publics. Du côté de la tutelle, aucune réaction n'a été enregistrée à propos de la grève. «Les syndicalistes ont été reçus maintes fois par les responsables du ministère. A l'issue de ces rencontres, un accord a été signé en mai 2005 pour la prise en charge de leurs revendications qui va se faire bientôt dans le cadre du statut de la Fonction publique puisque les indemnités qu'ils réclament sont intégrées dans le dossier des salaires de ce secteur», déclare une source du département de Saïd Barkat. De ce fait, dira-t-elle, le dossier de cette corporation est au niveau de la Fonction publique et son règlement ne relève plus des prérogatives du ministère. En attendant, le débrayage sera bel et bien maintenu pour la troisième et dernière journée consécutive.