Le ministre français des Affaires étrangères, Bernard Kouchner, a appelé hier les Français à continuer de travailler en Algérie, malgré une nouvelle vague d'attentats dont une double attaque dimanche qui a coûté la vie à deux personnes, dont un ingénieur français. « C'est un pays où nous devons travailler, c'est un pays où nous travaillons, où les rapports commerciaux, amicaux sont évidemment très importants, et il faut les développer », a-t-il déclaré sur la radio RTL, tout en reconnaissant que « c'est un pays dangereux ». Interrogé pour savoir si Paris comptait diffuser de nouvelles consignes de sécurité à ses ressortissants en Algérie, M. Kouchner a répondu : « Non, il faut évidemment être prudent, il ne faut pas être seul, mais il n'y a pas de consigne particulière. » M. Kouchner, qui était à Alger vendredi pour une réunion des ministres des Affaires étrangères de la Méditerranée, a toutefois admis que « c'est un pays dangereux puisqu'il y a eu cinq attentats en quelques jours ». Il a toutefois ajouté que « quand on en parle aux responsables algériens, au président Bouteflika, ils sont déterminés à poursuivre, ils se battent contre ce que l'on croit à chaque fois être le dernier attentat ». Ces attentats ne sont « pas revendiqués », a-t-il ajouté, tout en soulignant que les groupes islamistes dans la mouvance d'Al Qaïda étaient « très surveillés ». Dans un communiqué rendu public, le ministre des Affaires étrangères et européennes a exprimé son sentiment de révolte et sa condamnation absolue face à cette violence terroriste aveugle que rien ne peut justifier. « Mes pensées vont aux familles et aux proches des victimes, si cruellement et injustement frappées. Elles vont aussi au peuple et aux autorités d'Algérie qui combattent avec courage et détermination le fléau du terrorisme. Leur combat est aussi le nôtre », a indiqué M. Kouchner. Pour sa part, le président de la République, Nicolas Sarkozy, a condamné « sans appel les violences barbares et aveugles dont le peuple algérien continue de souffrir ». Il tient à assurer l'Algérie de la pleine solidarité de la France et de son soutien indéfectible dans sa lutte déterminée contre le terrorisme. Par ailleurs, des sources diplomatiques françaises à Alger ont affirmé qu'à l'exception des trois autres Français rappelés en France par leur entreprise, BTP Razel, l'ensemble des expatriés français ont décidé de rester en Algérie. Notons enfin que le parquet antiterroriste de Paris a ouvert une enquête préliminaire après la mort de l'ingénieur français.