Les Algériens, et les Algérois en particulier, ont pris plusieurs habitudes depuis près d'une décennie. Dans le désordre et au hasard, celle de mettre de la mayonnaise un peu partout, de flasher régulièrement son démo, de poser des barreaux aux fenêtres ou de rester coincé des heures dans les embouteillages. Mais ce ne sont pas les seules. Les Algérois(es) ont aussi l'habitude de voir des bombes exploser dans leur ville, l'habitude de propager des rumeurs à propos de bombes qui explosent dans leur ville et la plus longue, l'habitude de céder à la panique suite à l'habitude de propager des rumeurs à propos de bombes qui explosent dans leur ville suite à l'habitude de voir des bombes exploser dans leur ville. C'est ce qui s'est passé hier. En début d'après-midi, tout Alger pensait qu'une bombe avait explosé dans la capitale et l'information faisant état d'une autre bombe à Bouira, démentie, avait fait le tour d'Alger. Plus de peur que de mal heureusement, mais pour autant, y a-t-il de la fumée sans feu ? Au vu des derniers événements, on est en droit de prédire une année, ou ce qu'il en reste, très difficile. Ces derniers jours, deux bombes explosaient dans la banlieue d'Alger, un double attentat visait des militaires et des techniciens français à Beni Amrane, des militaires étaient tués à Cap Djinet et deux autres bombes explosaient près de Jijel, tout cela bien sûr, dans un « pays qui a retrouvé sa stabilité ». Ce regain indique évidemment une énième nouvelle offensive du GSPC, d'Al Qaïda ou de l'association des terroristes anonymes. Mais qu'y a-t-il en face ? Un Président absent, un chef du gouvernement muet, des partis politiques en vacances, une société épuisée et des barrages sur l'autoroute. 14 ans après les premiers actes terroristes à Alger, la question reste la même. Pourquoi n'y a-t-il pas de bombes au Danemark, au Mali ou en Iran ?