Les familles bénéficiaires de logements F1, dans le cadre des opérations de recasement, situés à la cité 400 logements de Sidi Salem (commune El Bouni), sont toujours dans l'expectative. Ils attendent que les autorités locales trouvent les solutions appropriées à leur calvaire et respectent les engagements faits en ce sens. Il est utile de rappeler qu'au début, le recasement de ces familles dans ce type d'habitations s'est fait sur des critères ayant trait au nombre des membres dans chaque famille. Il était convenu que ces habitations, dont l'exiguïté n'est plus à démontrer, soient exclusivement affectées aux nouveaux couples ou ceux avec un seul enfant. Pour apaiser l'impatience et calmer la colère de plusieurs demandeurs de logements, les autorités locales s'étaient retrouvées contraintes de les recaser, à titre provisoire, dans ces F1. Malheureusement, c'est encore une fois, le provisoire qui s'est finalement substitué au définitif. En effet, ces familles de plus de trois membres y habitent depuis 1998. Dix années après, si leur situation n'a pas évolué d'un iota, le nombre des membres de chaque famille, quant à lui, est passé au double. Avec une surface habitable d'à peine 23 m2 et seulement deux fenêtres, les locataires suffoquent par manque d'aération. Outrés par la placidité, voire l'indifférence criarde des élus et autorités locales, les représentants de ces familles diront, sur un ton coléreux : « Nos élus et les autorités locales donnent l'impression de faire fi de l'instruction n° 691 du 21/01/2002, émise par le ministère de l'habitat et de l'urbanisme sur recommandation du président de la République. Cette instruction interdit la programmation, l'attribution et l'établissement d'actes de propriété pour les habitations F1, ainsi que la transformation en F2 des F1 déjà réalisés, si les conditions techniques pour de telles opérations ne sont pas réunies ». Nos interlocuteurs vont jusqu'à comparer leur situation à celle des détenus dans les établissements pénitentiaires. Se référant à la loi carcérale en vigueur, qui prévoit un espace vital de 12 m2/détenu, ils estiment que leurs conditions de vie sont inhumaines, puisque dans ces F1, l'espace vital, pour chaque membre d'une famille de 4 personnes, ne dépasse guère les 8 m2. Dans l'impossibilité de prétendre à un nouveau logement plus spacieux et aéré, ils préconisent la transformation, conformément aux normes des cagibis qu'ils habitent, en F2. Car, « au départ, la conception de ces habitations consistait en la réalisation de deux logements F3 par étage. Mais, pour pouvoir entasser le maximum de familles, l'on avait procédé à un remodelage pour avoir deux logements F2 et un F1 », ont-ils ajouté. Il est vrai que la satisfaction de la demande, sans cesse grandissante, en logements à Sidi Salem et dans toute la commune d'El Bouni continue de poser problème. Mais, les solutions de circonstance ont toujours prouvé leurs limites.