Les habitants de l'ancienne cité, La SAS, de Sidi Salem, un véritable ghetto entouré de dizaines d'habitations précaires montées en parpaing, viennent d'adresser une lettre, la énième, aux autorités locales pour leur rappeler les nombreuses promesses faites par les responsables au cours de ces dernières années concernant leur relogement dans des habitations décentes. Ces familles, dont certaines sont là depuis 1957, attendent toujours des lendemains meilleurs, d'autant plus que la dernière promesse dans ce sens leur a été faite, il y a quelques mois, par le wali, qui les aurait assurés qu'ils bénéficieraient de logements sociaux de Bouzaâroura, dans la commune d'El Bouni, selon leurs déclarations. Ils devaient ajouter qu'ils vivent un véritable calvaire depuis que les habitations précaires ont poussé comme des champignons autour de leur cité déjà dépourvue de toutes les commodités, ce qui les étouffe littéralement. Toutes les places ont été squattées à tel point qu'ils sont obligés de sortir les personnes décédées en position debout, portées à dos d'homme, car les civières ne peuvent pas passer. À cela, il faut ajouter le manque total d'hygiène, les égouts à ciel ouvert qui s'écoulent entre les habitations. “Nous avons longtemps attendu et de nombreuses familles venues bien après nous ont bénéficié de logements, tandis que nous, nous restons sur place”, devait déclarer l'un d'eux. Et d'ajouter que, jusqu'à présent, les habitations précaires, constituées souvent d'une seule pièce, étaient revendues par ces “businessmen” de la misère