À la question que nous avions posée il y a quelques mois au directeur de l'hydraulique concernant la future « connexion » d'eau pour Constantine H24, ce dernier nous répondra laconiquemet : « Bientôt ». Depuis, on attend, et l'eau ne coule toujours pas H24. Parfois c'est même en H0. Bref, c'est l'arlésienne pour les Constantinois qui souffrent encore du manque du précieux liquide malgré le fait que la ville ne soit qu'à quelques kilomètres de l'un des plus grands barrages d'Afrique, celui de Béni Haroun. Mais la cerise « sans le gâteau », ce sont les innombrables fuites d'eau enregistrées ça et là, et que ni la défunte EPECO, encore moins l'ADE ou n'importe quel sigle ne sont arrivés à endiguer. Pis encore, il y a même des fuites séculaires, tellement anciennes que l'on pourraient les montrer fièrement aux rares touristes qui se manifestent à Constantine. Nous passerons sur les « célèbres » fuites de la rue Abane Ramdane, celles de l'ex- rue Charcot, du boulevard Belouizdad, pour vous narrer celles du Chemin forestier, qui rajoute de la fraîcheur à un endroit fort ombragé. En ces lieux idylliques, une forêt séparant Bab El Kantara de Sidi Mabrouk, coulent depuis des années, dans la nature, des centaines de mètres cubes d'eau par jour à cause d'une fuite au niveau du réservoir principal du quartier, c'est du moins l'explication avancée par un travailleur de l'ADE. En tout cas l'endroit est devenu dangereux pour les automobilistes, qui se retrouvent souvent à faire de l'aquaplaning quand ce ne sont pas les rares habitations situées sur le chemin des crues qui prennent la tasse. L'autre curiosité aquifère se manifeste sur…le pont Sidi M'cid. En effet, enjambant le Rhumel à hauteur de 175 m, cet ouvrage est quotidiennement soumis à la dégradation, et ce depuis de longues années. La prison militaire, située à quelques enjambées, n'a pas trouvé mieux pour se ravitailler en eau que de brancher un tuyau en toile spéciale à une bouche d'approvisionnement se trouvant à l'une des extrémités du pont. Mais avec le temps, le tuyau s'est transformé en tamis et arrose à profusion les passants, les gorges du Rhumel, la route de la corniche, et bien sûr, au final, la prison militaire. Plusieurs personnes ont dénoncé cet état de fait incommodant pour les passants, obligés de jouer à cache-cache avec les ruissellements d'eau, en plus du danger que représentent des douches à jets, au quotidien, pour la route et les rambardes du pont, récemment réhabilité. La liste n'est malheureusement pas exhaustive. Mais en attendant, nous espérons que l'eau H24 restera une chimère, car au cas où cela se concrétiserait, on aurait aussi droit à un délit de fuites de cette même eau de la part de l'ADE et …en H24. Evidemment !