La saison estivale s'annonce chaude et prématurée, si l'on en juge par le déferlement des baigneurs qui ont pris littéralement d'assaut les plages de la corniche oranaise. Mais cette effervescence ne doit pas nous faire oublier les avatars, compte tenu de l'absence de certaines commodités en matière de tourisme. Un simple constat effectué sur place fait ressortir des carences qui touchent de plus près l'état actuel des plages oranaises. Il convient également de souligner le phénomène vertigineux de la hausse des prix qui touche la location des maisons particulières. Un F2 est cédé à 6 millions de centimes pour un mois (juillet), un studio à 3 millions et une villa à 10 millions durant la période de juillet. Les prix de la location augmentent pratiquement au mois d'août. Des sommes faramineuses seront ainsi amassées par des logeurs occasionnels en période estivale, durant laquelle Oran n'accueillera pas moins de 15 millions d'estivants, entre immigrés et visiteurs de toutes les régions du pays (chiffres de la direction du Tourisme, ndlr). La saison n'en est qu'à ses débuts et déjà, des produits d'été donnent une idée assez large de ce que cela va être plus tard. Un simple cornet de glace coûte dans les cinquante dinars à Bouisseville et deux boules de chocolat chez un glacier du centre-ville de Aïn El Turck sont cédées à pas moins de cent dinars. Tous les commerces dont l'activité gravite autour du tourisme balnéaire ont sorti leur attirail : machines à glace, congélateurs, serviettes et maillots de bain, planches à voile... Gel des chantiers de construction D'autres, fast-food et petits restaurants, ont d'ores et déjà entamé les grandes réfections et opérations de « lifting » de façades et terrasses. Mais qu'en est-il des infrastructures hôtelières et attractives à Oran ? La question se pose à chaque fois que l'on visite ou que l'on découvre la corniche oranaise : quels sont les hôtels, les restaurants et même les boîtes de nuit à la mode ? Il faut se munir de beaucoup d'argent et aller flâner du côté du complexe touristique des Andalouses, d'où partent de petits bungalows hors de prix et quelques restaurants qui offrent les repas estivaux de la vie nocturne. A l'exception de quelques structures privées, l'ensemble des opérations inscrites dans le cadre de l'aménagement de la zone touristique souffre toujours de la situation de gel des chantiers de construction, dont les travaux ont été suspendus en dépit de la réalisation des études techniques par les bureaux d'études et entreprises locales. Dans ce contexte, d'importants projets (13 au total) d'intégration touristique visant l'investissement des ressources naturelles riches du littoral oranais, se trouvent actuellement à leur phase initiale. Mais ici et là, il semblerait que la suspension de certains projets touristiques, liés au peu d'empressement de certains investisseurs, a affecté la poursuite des travaux d'autres projets, tandis que d'autres promoteurs privés ont préféré retirer leurs dossiers lorsqu'ils se sont aperçus que leurs projets touristiques ne pouvaient se réaliser sans un apport conséquent et un sérieux des pouvoirs publics. Enfin, malgré tous ces problèmes, sans trop insister sur les déversements des eaux usées dans la mer, la fièvre de la plage bat son plein. De Saint Rock aux Andalouses, les plages affichent complet, les parkings sont bondés, la circulation routière (depuis jeudi) y est dangereuse et lente. Quant aux petits villages balnéaires situés tout le long des 120 kilomètres du littoral oranais, ils subissent une invasion de quelques égouts éventrés qui déversent leur horreur directement sur les plages… et les riverains.