Une superficie de 145 000 hectares, mise en défens dans les zones steppiques du sud de la wilaya, sera ouverte au cours de ce mois au pâturage du cheptel. « Cette mesure d'urgence a été prise en vue de juguler les effets induits cette année par la sécheresse », estime le directeur des services agricoles (DSA) de la wilaya. Une mesure qui intervient au moment où l'élevage ovin traverse une situation critique en raison de la faible pluviométrie constatée ces deux derniers mois et de la cherté de l'aliment de bétail. Pour ce faire, les techniciens de l'agriculture se sont rendus cette semaine dans les zones steppiques où ils ont procédé à la délimitation de huit périmètres devant servir de sites d'approvisionnement du bétail en aliments. Les parcelles de terres localisées à cet effet sont situées en grande partie dans les localités de Marhoum, Bir H'mam, Ras El Ma, R'jem Demmouche et Oued Sbâa. Ces communes regroupent un grand nombre d'éleveurs forcés de « liquider » leur cheptel face à la flambée du prix de l'aliment de bétail, principalement l'orge. Ne pouvant plus assurer la nourriture des brebis, de nombreux éleveurs ont carrément bradé une grande partie de leur cheptel, faisant ainsi le bonheur des maquignons. « Le ratio de l'aliment distribué, notamment en période de sécheresse, est insignifiant », constatent des éleveurs de la région de R'jem Demmouche. Selon des estimations, le mouton a besoin en moyenne de 1 kg d'orge par jour, alors que le rationnement en cette période dépasse rarement 500 grammes par jour et par tête. « L'ouverture de terres de parcours au pâturage de cheptel est une mesure conjoncturelle. Il est impératif d'organiser les coopératives d'éleveurs pour leur permettre de prendre en charge leurs problèmes et d'anticiper ce genre de crise », considère, pour sa part, le secrétaire général de l'Union locale des paysans (UNPA), Tahar Naimi. S'agissant de la suspension totale de l'importation de viandes ovines, jusqu'au mois d'août 2008, le responsable de l'UNPA considère que cette mesure n'aura pas « un grand effet à long terme ». Il y'a lieu de rappeler que les récoltes céréalières ont enregistré cette saison des rendements très faibles. Selon les estimations établies par les responsables du secteur agricole, le déficit hydrique a eu pour effet d'affecter en moyenne 90% des terres emblavées durant la campagne des labours semailles. Les sites céréaliers qui ont été les plus touchés sont implantés dans les localités de Zerouala, Sidi Hamadouche, Aïn Trid, Tessala, Sidi Khaled et Sidi Daho. « Les mauvaises conditions climatiques qui ont sévi durant la campagne agricole ont été accentuées par l'apparition de gelées qui ont été fort préjudiciables au développement biologique des cultures céréalières », souligne M. Ziouani, directeur de l'Agriculture. Il convient de noter qu'une superficie globale de 188 360 hectares de terres a été emblavée durant la campagne labours semailles (2007-2008). M.A., M.H.