Washington veut une nouvelle résolution Les Etats-Unis veulent présenter au Conseil de sécurité de l'ONU, un nouveau projet de résolution afin d'adresser « un message fort de dissuasion », après le simulacre d'élection présidentielle au Zimbabwe, a indiqué, hier, la secrétaire d'Etat américaine, Condoleezza Rice. Selon des responsables américains, un projet de résolution, élaboré notamment par les Etats-Unis et la Grande-Bretagne, circulera de façon informelle dès ce week-end parmi les membres du Conseil de sécurité. « (...) La représentation américaine auprès des Nations unies travaille en lien avec d'autres partenaires sur les étapes ultérieures, et notamment sur la nature de la résolution que le Conseil de sécurité pourrait vouloir adopter », a déclaré Mme Rice. Les Etats-Unis président le Conseil de Sécurité de l'ONU jusqu'au 1er juillet. La secrétaire d'Etat adjointe américaine aux Affaires africaines, Jendayi Frazer, assistera au sommet de l'Union africaine (UA) à Charm el Cheikh, a précisé la chef de la diplomatie américaine en déclarant « espérer qu'il y aura des déclarations aussi fortes de la part de l'UA ». Alors que les Etats-Unis et la Commission européenne ont qualifié le scrutin de vendredi dernier, au Zimbabwe, de « simulacre » et « d'imposture », l'Afrique est restée prudente. Le président de la Commission de l'UA, Jean Ping, s'est dit « convaincu » qu'une « solution crédible » serait trouvée. Appui de l'Algérie aux initiatives africaines Abdelkader Messahel, ministre délégué chargé des Affaires maghrébines et africaines, a réitéré vendredi, à Charm El Cheikh (Egypte), au cours de la réunion du conseil exécutif de l'Union africaine, l'appui de l'Algérie aux initiatives africaines, particulièrement celle relative au Zimbabwe. Dans ce contexte, M. Messahel a appelé à la poursuite du dialogue et de la concertation entre les parties zimbabwéennes et souligné les efforts de la Communauté de développement de l'Afrique australe (SADC) dans la recherche d'une solution. Un leader de l'opposition libéré sous caution Le secrétaire général de l'opposition zimbabwéenne (MDC-T), Tendai Biti, a été remis en liberté sous caution, a rapporté vendredi le journal The Herald. M. Biti a recouvré la liberté sous caution et soumis à des conditions strictes dans un ordre de la cour rendu jeudi. M. Biti est assigné à résidence dans sa maison de Glen Lorne et doit également se rendre au poste de police de Harare Central, deux fois par semaine, selon le tabloïd zimbabwéen. M. Biti a été arrêté, il y a deux semaines à l'aéroport international de Harare, juste après son retour d'Afrique du Sud, au sujet d'un document qu'il aurait rédigé lui-même le 25 mars et intitulé « la stratégie de transition », rappelle The Herald. Réunion préparatoire de l'UA La réunion des ministres des Affaires étrangères de l'Union africaine (UA) s'est poursuivie hier à Charm el Cheikh (Egypte), notamment sur le thème officiel du sommet, l'eau et l'assainissement, alors que le Zimbabwe continue d'occuper les esprits. Les délégations ministérielles des 53 Etats membres, ont repris leurs travaux en début de matinée et, suivant l'ordre du jour, ont commencé à discuter des questions courantes, ont indiqué les organisateurs. Plusieurs sujets, en plus des crises et conflits, sont au programme du sommet, comme la constitution d'un gouvernement de l'Union, la finalisation de l'architecture de prévention et gestion des conflits, ou encore la coopération de l'UA avec les structures sous-régionales. Hier, la journée de débats à huis clos a été presque entièrement consacrée à la crise au Zimbabwe, où se déroulait au même moment le second tour de l'élection présidentielle controversée. L'UA s'est, pour l'instant, refusée à condamner M. Mugabe, préférant soutenir la médiation menée au nom de la Communauté de développement économique d'Afrique australe (SADC) par le Sud-Africain Thabo Mbeki. Le président de la Commission de l'UA, Jean Ping, s'est dit « convaincu », après cette journée de débats vendredi soir, qu'une « solution crédible » serait trouvée à la crise politique au Zimbabwe. « Le problème du Zimbabwe, j'en suis convaincu, trouvera une solution crédible. Donnez-nous le temps d'en débattre avec nos chefs d'Etat et avec la SADC », a-t-il déclaré, lors d'une conférence de presse, tout en évoquant d'un possible partage du pouvoir. La sortie de crise selon l'UE Toute solution à la crise au Zimbabwe devra être basée sur les résultats du premier tour de l'élection présidentielle, où le candidat de l'opposition est arrivé en tête, et non sur le « simulacre » du second tour organisé vendredi, a déclaré, hier, un haut responsable européen. L'Union européenne « condamne, de la manière la plus ferme, l'organisation d'un second tour au Zimbabwe, malgré les appels répétés des autorités africaines et internationales à un report », déclare, dans un communiqué, le commissaire européen au Développement, Louis Michel. L'UE espère que l'Union africaine et la Communauté de développement d'Afrique australe (SADC) prendront des décisions fortes qui permettront « d'assurer une résolution politique de la crise par la négociation et d'aboutir à un plan de transition pour le Zimbabwe, afin d'éviter au pays de plonger encore plus dans l'abîme », a ajouté le commissaire. Mais toute négociation ou médiation « doit être basée sur les résultats du premier tour de l'élection, où la population du Zimbabwe a pu exprimer sa volonté », a-t-il poursuivi.