Les Etats-Unis ont indiqué vendredi qu'ils pourraient accepter que le Conseil de l'ONU soit saisi à nouveau avant un recours à la force, en cas d'obstruction de la part de Bagdad aux travaux de la mission des inspecteurs en désarmement. “Si l'Irak refusait de se conformer de manière répétée et continue (aux demandes de l'ONU), je pense que nous attendrions du Conseil de sécurité qu'il traite ce problème”, a déclaré le porte-parole du département d'Etat, Richard Boucher. Le chef des inspecteurs, Hans Blix, “pourrait faire un rapport au conseil, et ce dernier, nous l'espérons, tenterait alors de régler le problème”, a-t-il affirmé, en ajoutant que Washington voulait que le conseil “agisse”. Ces remarques sont la plus claire indication jusqu'à présent de la part de Washington que les Etats-Unis pourraient envisager une démarche en deux temps vis-à-vis de l'lrak avant d'utiliser la force, comme le demande la France. M. Boucher a toutefois insisté sur le fait que Washington demandait toujours une résolution unique, et n'excluait pas d'agir seul en cas de blocage ou de refus de l'ONU d'agir. S'il n'y a pas accord à l'ONU “comme nous l'avons dit dans la résolution du Congrès (signée mercredi par le président George W. Bush) et ailleurs, le président garde toute son autorité pour protéger nos intérêts. Et nous traiterons ce problème d'une manière ou d'une autre”, a ajouté M. Boucher. “Nous avons dit dès le début que nous voulions une résolution forte” qui renforce le régime des inspections en Irak et “dise clairement qu'il y aura des conséquences si l'lrak continue de ne pas s'y conformer”, a ajouté le porte-parole du ministère américain des Affaires étrangères. Un haut responsable américain, parlant sous le couvert de l'anonymat, a indiqué pour sa part qu'une nouvelle consultation du Conseil de sécurité n'était pas incompatible avec l'adoption d'une seule résolution. Les Etats-Unis ont annoncé jeudi leur intention de déposer très rapidement à l'ONU une nouvelle résolution sur l'lrak, tandis qu'un compromis semble se profiler entre Washington et Paris. Aux termes de ce compromis, aucune action militaire contre l'lrak ne pourrait être entreprise avant une réunion du Conseil de sécurité qui aurait été préalablement informé d'une violation irakienne au nouveau régime d'inspection par le chef des inspecteurs, selon des sources diplomatiques à l'ONU.