Imaghninen, un village situé sur les hauteurs de Sidi Ali Bounab, à une dizaine de kilomètres au sud de Naciria. Sa position géographique et sa proximité des massifs forestiers de Sidi Ali Bounab, l'a fait sortir de l'anonymat. Pour y aller, il faut emprunter le CW107, une voie escarpée reliant la commune de Naciria à celle de Timezrit. Dans ce village perché sur plus de 800 m d'altitude, les paysages paradisiaques ne suffisent plus à atténuer le stress et le vide auxquels sont voués ceux qui y (sur)vivent. Ainsi, en plus du sous-développement, Imaghninen est connu pour avoir été le lieu de plusieurs attentats terroristes. Une situation qui a accentué le sentiment de peur chez quelques habitants et a rendu l'exode rural une réalité inévitable pour les autres. La misère et la pauvreté dans lesquelles sombrent ses habitants sont visibles à coup d'œil. Hormis une école primaire dépourvue de toutes les commodités, il n'existe aucune autre infrastructure pouvant atténuer les malheurs de ceux qui ont choisi de rester au village. En raison de la diminution du nombre d'élèves et l'école risque de fermer ses portes l'année prochaine.En matière de santé, les villageois sont contraints de parcourir plus de 10 km pour rejoindre l'unité de soins de Naciria. L'absence d'espaces de jeux et de loisirs pour les jeunes dont les visages reflètent, de première vue, la frustration et la misère a fait de l'endroit un no man's land. « A quoi servent les recettes engrangées du pétrole si elles ne profitent pas à nos enfants et à ceux de toutes les régions enclavées ? », s'interroge un parent avec un profond désarroi. Outre cela, les habitants de ce village réclament l'aménagement de la piste traversant le centre du village et ce pour qu'ils puissent accéder à leurs habitations par véhicule.