Les habitants d'Imaghninène, un village situé à plus de quinze kilomètres au sud du chef-lieu de la commune de Naciria, sur les hauteurs de Sid Ali Bounab, ne cessent de réclamer des autorités locales, depuis des années, la réfection de l'ancienne conduite d'eau qui approvisionne les fontaines des villages environnants, à savoir Ayache, Imravdhène et Imaghninène depuis 1940. Les conduites, qui n'ont jamais été refaites depuis l'époque coloniale, sont tellement vétustes que les fuites sont devenues fréquentes dans presque une centaine d'endroits. Cet état de fait est à l'origine de la sécheresse dans laquelle se trouvent actuellement ces fontaines qui ont depuis presque un siècle étanché la soif des milliers d'habitants de la région. Ces fontaines ancestrales, qui ont longtemps créé la joie des passants, des visiteurs et des touristes qui venaient des pays d'Europe dans les années 1980, sont devenues aujourd'hui un lieu fantôme qui suscite désolation chez les habitants de par l'état d'abandon dans lequel elles se trouvent. Les habitants, refusant de perdre un tel trésor ancestral et historique, ont, à maintes fois, écrit des demandes aux autorités pour qu'ils les réhabilitent, mais, jusqu'à présent, aucune suite favorable ne leur a été donnée. Même pour un rafistolage des fuites qui se trouvent au niveau du château d'eau qui surplombe le village, pour qu'un minimum d'eau soit garanti. Les élus locaux n'ont fait que des promesses sans suites aux multiples demandes formulées par les habitants depuis des mois. « Comment voulez-vous qu'on reste au village si la fontaine est à sec ? Il n'y a aucune chose d'autre qui puisse nous persuader d'y rester, il n'y a ni route, ni terrain pour pratiquer du sport, ni maison de jeunes, ni éclairage public. Nous sommes livrés à nous-mêmes », déclare Hamid, un jeune chômeur avec une mine affichant la privation et la colère.