Le prix du pétrole brut ne saurait être maintenu « en dessous de 200 dollars le baril après 2010 ». Ce sont en fait des prévisions toutes fraîches émanant du premier assureur européen, le groupe allemand Allianz, reprises par le quotidien berlinois Der Tagesspiegel, dans une édition à paraître aujourd'hui. « Je ne peux pas imaginer comment nous pouvons avoir à long terme un prix du pétrole en dessous de 200 dollars après 2010 », affirme au journal allemand un membre de la direction d'Allianz, Joachim Faber, se basant sur des prévisions précédentes de la banque d'affaires de Wall Street Goldman Sachs qui a déjà parlé d'un pic à 200 dollars dans les deux années à venir. Les consommateurs, eux, seront appelés à mettre encore la main à la poche. Avec un prix du pétrole brut à 200 dollars, l'institut allemand pour la recherche économique (DIW) évalue un prix du litre à la pompe autour de 2 euros en fonction du cours du dollar. Les prix du brut avaient réalisé des records la semaine dernière, atteignant 146,69 dollars à Londres et 145,85 dollars à New York jeudi, rappelle-t-on. Les analystes de Goldman Sachs, avaient indiqué, le 6 mai dernier, dans un rapport que l'insuffisance de l'offre pousserait les cours du brut entre 150 et 200 dollars d'ici les six prochains mois à deux ans. Mais cette banque ainsi que la Morgan Stanley ne sont pas uniquement des observateurs du marché pétrolier, mais surtout des spéculateurs du premier carré, qui engrangent des millions à chaque fois que le baril franchit un nouveau record. Morgan Stanley et Goldman Sachs, deux banques d'investissement anciennes et des plus prestigieuses, avaient imputé cette hausse au déséquilibre de l'offre et de la demande. Cependant, hier, le président en exercice de l'Organisation des pays exportateurs du pétrole (Opep) a considéré que la hausse des prix du pétrole n'est pas une crise de l'offre et de la demande. « La hausse régulière des prix du pétrole est due à des phénomènes qui n'ont rien à voir avec l'offre et la demande », a indiqué Chakib Khelil, ministre algérien de l'Energie et des Mines. Selon lui, « l'envolée » des prix du pétrole est notamment « liée à la crise de août-septembre 2007 aux Etats-Unis où la Banque centrale américaine à dû prendre des mesures pour faire baisser les taux d'intérêt pour activer l'économie américaine ». Ceci, a-t-il dit, « a conduit à une dévaluation du dollar ». Le ministre a, également, imputé la hausse des prix du pétrole à des problèmes géopolitiques, écartant une éventuelle baisse des cours dans le futur, étant donné, a-t-il dit, qu'une « forte demande » existe, notamment de la part de la Chine et de l'Inde. Sans compter la part des spéculateurs dont les avis restent partagés sur la responsabilité de ce facteur quant à la hausse des cours. Les prix record du pétrole et la flambée des prix des produits alimentaires occuperont la première place à l'ordre du jour de la réunion du G8 au Japon. Les dirigeants des pays les plus industrialisés entendent prendre des mesures concrètes pour enrayer la crise qui alimente l'inflation mondiale.