Les 600 habitants du village Taquitount, situé à quelque 5 km au nord de la commune de Timezrit (Béjaïa), font face à l'isolement et à l'inexistence d'un réseau routier praticable et d'infrastructures nécessaires à la vie de tous les jours. Le village est distant d'environ un kilomètre du chemin de wilaya reliant la commune de Timezrit à Semaoune et de 2 km, à vol d'oiseau, du village Ideraken où sont situés le siège de la daïra et l'ensemble des structures éducatives et sanitaires. « Ideraken n'est pas vraiment loin de nous mais le mauvais état de la piste qui le relie à notre village font qu'il nous paraît éloigné. Le problème se pose surtout pour nos élèves qui sont contraints de faire la navette pour rejoindre les établissements scolaires en bravant le froid et la chaleur et aussi pour les malades qui doivent se présenter au centre de santé d'Ideraken. Pourtant, la solution existe pour alléger notre calvaire ; il suffit de réaliser le revêtement des deux pistes reliant notre village au chemin de wilaya n° 21 et à Ideraken » déclare un membre du comité de village de Taquitount qui met en exergue la necéssité de l'intervention des autorités pour la prise en charge de ce problème crucial. « L'unique route qui mène au village demeure très étroite du fait de l'implantation anarchique de poteaux électriques. Sur ce point, nous sollicitons Sonelgaz pour le déplacement de ces poteaux afin que ce chemin gagne en largeur et de rendre la circulation automobile plus facile. Tout comme nous demandons la réalisation de dalots et l'aménagement des accès », ajoute notre interlocuteur. L'autre problème qui préoccupe les habitants concerne l'assainissement. « Certaines habitations ne sont pas raccordées au réseau d'assainissement et le ravin, non loin du village, sert de collecteur des eaux usées », nous dit un villageois. « Ce ravin laisse s'échapper des odeurs repoussantes, surtout en été où il devient un foyer où pullulent les insectes et autres bestioles. Des ordures et du fumier sont déversés régulièrement sur ce site rendant parfois l'air irrespirable », affirme un autre habitant qui préconise de prévoir une canalisation appropriée à ce niveau. En outre, les habitants n'ont pas omis de soulever le problème de la rareté de l'eau potable. « Heureuement que nous disposons de puits appartenant à des particuliers qui les ont mis à la disposition des habitants », tiennent encore à préciser nos interlocuteurs. D'autres villages alentours vivent dans une situation similaire. Plus haut que Taquitount, à quelque 500 mètres de piste dégradée plus loin, un autre village, Boussoumeur, vit les mêmes affres de l'isolement en raison de l'absence d'infrastructures de base mais surtout d'un réseau routier approprié. La piste d'environ 6 km le reliant au village Iaâchourene, réalisée depuis 32 ans, a bénéficié dernièrement d'un revêtement d'un tronçon d'environ 2 km à partir du village Iaâchourene. Le reste de la route attend toujours son revêtement. Les services de l'APC affirment avoir projeté la prise en charge de ce problème. « Nous avons établi une fiche technique à cet effet et le projet a été proposé dans le cadre du sectoriel et on attend son approbation par les autorités concernées » explique-t-on.