Inaugurée le 5 mai dernier par le ministre de la Communication, la station régionale de radio Aïn Defla a réussi à charmer les auditeurs en proposant une grille aussi riche que variée, même certaines maladresses, dues au manque d'expérience, sont tolérées. A l'écoute de quelques émissions, on se rend compte de l'impact des stations de radio locale, particulièrement dans la wilaya de Aïn Defla à vocation rurale et du véritable sens du mot proximité. Ainsi au cours de l'émission interactive Eddine Mouamala, animée par Yacine Chikhaoui, des auditeurs habitant les régions les plus enclavées n'hésitent pas à appeler pour exiger la bonne réponse, en adoptant un ton spontané propre au monde rural. Par ailleurs et profitant de la magie des ondes qui permet aux auditeurs d'intervenir dans l'anonymat, ces derniers se lâchent complètement et se laissent aller aux confidences. Celles-ci concernent souvent des conflits familiaux liés aux problèmes d'héritage, de polygamie, de relations parents enfants ou encore de citoyens demandant un conseil religieux, tel cet agriculteur à propos du stockage de la pomme de terre ou encore ce jeune fiancé tourmenté, voulant savoir si ses contacts téléphoniques avec sa future femme étaient un péché. En résumé, on peut dire que les appels des auditeurs reflètent un malaise social certain, sans doute plus ressenti dans ce milieu. S'agissant d'émissions musicales, signalons que la station n'a rien à envier aux radios nationales et toutes les nouveautés n'ont pas de secret pour Abdennour Abbès, présentateur de l'émission Ghir Djid. Pour la petite histoire, signalons que cheb Mami a toujours la cote ainsi que le défunt Hasni. Pour conclure, ll y a lieu de rappeler que les stations locales à l'échelle nationale réalisent un taux d'écoute (audimat) de l'ordre de 62%, comme l'a affirmé le ministre de la Communication, lors de l'inauguration de la station.