C'est vendredi qu'a été clôturé le Festival international de musique gnawie. Kinguba Gnawa, groupe multiethnique, a ouvert la soirée. Nouveauté pour cette année, les places sont payantes. L'ambiance de la soirée de clôture n'a guère différé des précédentes, les groupes qui se sont succédé sur la scène, qu'ils soient venus du Sénégal ou d'Algérie (Béchar), étaient décidés à offrir leur « baroud d'honneur ». Des couacs, il y en a eu lors de cette deuxième édition : des pannes d'électricité sans grandes conséquences et une prise en charge des invités, affirment certains, tatillonne. Le gnawi programmé ne semblait pas aussi tenir compte des canons de ce genre musical et des sonorités dissonantes s'y sont jointes, déroutant les plus « téméraires » qui ne prétendent pas pourtant être de vrais puristes. L'endroit, enfoui dans le bois, ne semble guère indiqué, puisque, pour y accéder, une gymnastique est exigé des spectateurs véhiculés. Reste que les organisateurs ont réussi la gageure d'offrir, tout de même, du beau spectacle, et le public qui, « n'est là, relèvent certains, que pour se défouler », ne boudera pas son plaisir. Des jeunes, d'autres qui le sont moins, ont pris d'assaut les gradins du théâtre de Verdure du Bois des Arcades, alors que les places étaient comptées et il faut, disent-ils, compter son argent pour y accéder. Le Festival international a talonné celui tenu à Béchar du 24 au 29 mai. Les trois formations, qui y ont été primé, ont participé au théâtre de Verdure (maâlem Madjabr et son groupe Diwan El Waha de Béchar et maâlem Brahim et Diwan Debdaba). Des artistes algériens et étrangers, dont Kinguba Gnawa (France), maâlem Hassan Boussou et la troupe Boussou Ganga (Maroc), Mokhtar Samba Octet (Sénégal-Maroc), Etienne M'Bappé et Su La Take (Cameroun), Smaba Touré (Mali), Ali Santo (Sénégal) se sont donnés le mot. Ces groupes de gnawi ne s'y approchent pour certains que par la présence du goumbri et des karkabou. Rares sont ceux qui s'y sont conformés, mais qu'à cela ne tienne, ce genre musical « doit évoluer pour ne pas rester confiné dans cet ésotérisme d'une certaine tradition familiale ». L'afro-gnawa-jazz semble prendre à l'occasion le dessus. Le gnawi reste « un enjeu majeur pour l'échange culturel universel pour la paix et pour la tolérance », laisse-t-on entendre. Pari tenu, puisque en plus des groupes algériens, d'autres venus des autres pays africains et même d'Europe se sont relayés sur scène. En marge des soirées artistiques, se sont tenus des masters classes et des projections cinématographiques de haute facture. Ainsi, un pôle cinéma a été mis en place et plusieurs films ont été au programme de chaque après-midi, du 7 au 11 juillet, à la salle Ibn Zeydoun.