Câbles, compteurs, tampons représentent désormais la nouvelle manne des trafiquants spécialisés dans les larcins de métaux à base de cuivre. La flambée des cours des métaux aidant, les voleurs, poussés par l'appât du gain facile, s'attaquent aux mines de cuivre exploitées par les entreprises qui assurent l'alimentation en électricité des populations ou encore au réseau téléphonique. Entendre le directeur de Sonelgaz annoncer 33 km de câbles d'électricité volés entre 2007 et 2008 laisse, assurément, pantois. Pour l'électricité, c'est surtout les zones rurales qui souffrent de ce problème qui hypothèque même le retour des populations vers leurs anciennes habitations en montagne. Pour Algérie Télécom, l'on ne se souvient plus combien de fois, ces câbles ont été sauvagement arrachés. Même la fibre ne désintéresse pas les voleurs qui se fichent des désagréments causés aux abonnés, lesquels se retrouvent sans lignes téléphoniques. Reste la question : comment ces individus arrivent à localiser les réseaux enterrés ? Ont-ils eu, au préalable, des renseignements ? Ces derniers temps, une autre entreprise, l'Algérienne des eaux, commence à enregistrer des vols de compteurs d'eau, fabriqués essentiellement à base de cuivre. Plusieurs cas ont été signalés à travers plusieurs cités. Une logique semble guider les spécialistes de ce véritable crime économique : plus les cours des matériaux recherchés s'envolent, plus la « boulimie » augmente. Signe des temps, après le cuivre, c'est désormais les tampons en fonte recouvrant les regards des eaux usées disséminés sur les chaussées de la ville qui sont également la cible des voleurs. Il suffit de faire un tour dans certains quartiers de la nouvelle ville ou de la périphérie de Jijel pour se rendre compte des trous laissés après ces actes portant un réel danger pour les enfants et les automobilistes.