Jadis havre de paix et de quiétude pour les usagers de la RN5, qui font des haltes pour l'achat de produits artisanaux et se rafraîchir dans les différentes cafétérias qui longent la route principale, la localité d'Aomar-Gare, située à 22 km au nord-ouest du chef-lieu de la wilaya de Bouira, est devenue, l'espace de quelques années, le terrain de prédilection pour des bandes de délinquants qui font régner leur loi, notamment, la nuit. En effet, ces malfrats profitant des moments d'arrêt des passagers ou même des bouchons créés par le flux incessant des véhicules, s'adonnent à leur sport favori qui est l'agression des usagers de cette route. Les nouveaux maîtres de la ville, sous les regards des commerçants et autres passants, dépouillent sans vergogne les automobilistes et les passagers de leurs portables. Des adolescents et parfois même des adultes, sous l'effet de la drogue et de psychotropes, s'attaquent sans retenue aux camions qui transportent des marchandises. Certains produits dérobés sont revendus dans le coin. A la tombée de la nuit, ces mêmes voleurs, se regroupent chez certains vendeurs installés anarchiquement au bord de la RN5. Les habitants de la cité des 80 Logements ont à maintes reprises saisi par écrit les responsables concernés pour mettre un terme à ce fléau qui empoisonne leur quotidien. Selon certains d'entre eux, « c'est là un signe de marasme qui risque bien d'entraîner un jour nos enfants dans le bourbier de la délinquance » et de s'interroger « qui osera un jour mettre fin à cette anarchie et ce banditisme qui nous empoisonnent la vie au point où l'on ne peut pas quitter le quartier de peur de voir nos enfants agressés ou intégrer les réseaux de ces malfrats qui aboutissent généralement au soutien aux groupes terroristes, comme cela s'est déjà produit en 2004 ». A signaler que la seule brigade de gendarmerie que compte la région se trouve à 3 km de la RN5. Ce qui laisse le champ libre à ces « nouveaux maîtres » incontestés de la ville d'opérer en toute tranquillité. La formule proverbiale « Gare à celui qui gare à Aomar-Gare », connue des habitués des lieux, a tout son sens en ces circonstances.
