Partis pour une journée de protestation et l'organisation d'un sit-in au niveau du siège de la wilaya, les universitaires et cadres au chômage, membres d'une association créée il y a six mois, se sont retractés en dernière minute pour être reçus par le chef de l'exécutif. En effet, pendant plus de quatre heures, les délégués des 24 communes, à défaut d'une plateforme de revendications, ont fait part de leurs préoccupations au wali qui, bien que disposé à dialoguer, a refusé de faire des promesses qu'il ne pourra tenir. Le propos vaut une esquive quand on sait que le point de fixation des protestataires, c'est Hassi R'mel. L'offre par le vice-président de Sonatrach de 5 postes de travail ne satisfait guère à la demande dès lors que beaucoup de cadres chômeurs sont titulaires de diplômes dans le domaine. A juste titre, un délégué dira : « Monsieur le wali, nous sommes très au fait des recrutements quasi quotidiens. Alors que nous en sommes exclus. Parce que non résidant à Hassi R'mel. » Outre l'opacité qui caractérise les offres d'emploi au niveau du bassin, le wali a été interpellé sur le cas de ceux d'entre les cadres qui ont passé des tests, suivi des stages sans suite. « J'ai raté une occasion d'embauche parce que je n'ai pu obtenir de bulletin au niveau du bureau de main-d'œuvre sous prétexte que je ne réside pas à Hassi R'mel », dira un autre. S'agissant des contrats de préemploi, les délégués ont particulièrement insisté sur la prolongation desdits contrats. La priorité au recrutement en cas de postes vacants, l'affectation des bénéficiaires selon leur spécialité ainsi que le non-remboursement des frais médicaux pour les victimes d'accident de travail alors qu'ils sont assurés. Pour leur part, les titulaires de DEA ont posé le problème de leur classification dans la Fonction publique. A ce titre un programmateur en informatique dira : « Un technicien supérieur a plus de chance d'être recruté qu'un ingénieur ; j'ai créé plusieurs logiciels de gestion dont le coût moyen est estimé à près de 50 000 DA, cependant, mon contrat prendra fin dans les prochains jours, et c'est un agent de saisie qui me remplacera. » Les diplômés en sciences sociales, très nombreux, ont interpellé le chef de l'exécutif sur les offres d'emploi très limitées, situation qu'ils imputent à l'inexistence d'antennes, de subdivisions au niveau de plusieurs chefs-lieux de daïra et communes. « S'il est difficile d'embaucher un chimiste, un ingénieur électricien, que dire des économistes, psychologues, juristes quand ils sont issus de communes où l'existence de l'Etat se limite à l'APC et à la garde communale ? », souligne-t-on. Au terme d'un débat prometteur, le wali a invité les membres de l'association à participer aux travaux de la commission de contrôle du marché de l'emploi et de faire part de leur projet de création d'entreprises. A ce titre, le principe de l'organisation conjointe de journées d'information sur le nouveau dispositif a été retenu. Dans cet ordre d'idées, le chef de l'exécutif a pris l'engagement de programmer un périmètre agricole dans le cadre de la GCA, exclusivement, destiné aux jeunes diplômés.