La date butoir pour la fin de l'opération d'identification des puces anonymes de la téléphonie mobile a été prorogée au 10 octobre 2008. Tel est le verdict rendu hier par le conseil de l'Autorité de régulation de la poste et des télécommunications (ARPT), qui a, une nouvelle fois, décidé de proroger ce délai à l'issue des réunions tenues avec les opérateurs de téléphonie mobile. L'ARPT a ainsi cédé sous la pression des trois opérateurs de téléphonie mobile qui ont déclaré, de façon consensuelle dès le début du lancement de cette opération, que le délai fixé initialement au 30 avril n'était pas suffisant. La prorogation du délai d'un mois, au 30 mai dernier, n'était pas non plus pour leur permettre d'assainir leurs fichiers en la matière. D'où ce nouveau dispositif d'identification qui proroge, pour les détenteurs de cartes prépayées non identifiées et achetées avant le 27 février 2008, le délai jusqu'au 10 octobre 2008. Au-delà de cette date, « toutes les cartes non encore identifiées seront définitivement désactivées par les opérateurs », a souligné hier Mme Zohra Derdouri, présidente du conseil de l'ARPT, lors d'un point de presse animé en son siège, à Hussein Dey, Alger. Concernant les cartes prépayées achetées après le 27 février 2008, Mme Derdouri a fait savoir qu'elles doivent faire l'objet d'identification par leurs détenteurs auprès des points de vente et agences agréées par les opérateurs dans un délai de 30 jours. « Tout client, abonné ou détenteur d'une carte prépayée, doit faire l'objet d'une identification précise », a-t-elle indiqué, précisant que cela n'exclut pas la possibilité pour les opérateurs, dans le cas où les formalités d'identification seraient accomplies par des sous-traitants, d'activer les cartes prépayées après réception par voix électronique des informations précises sur l'identification. Mme Derdouri a par ailleurs souligné que pour les futures ventes, les cartes seront vendues uniquement au niveau des points de vente identifiés et agréés par les trois opérateurs de téléphonie mobile et ne seront activées qu'après l'identification de l'acquéreur. Les opérateurs sont tenus également de désactiver dans un délai n'excédant pas deux mois toutes les cartes prépayées en stock ou mises sur le marché et non encore vendues. « Ce délai permettra aux opérateurs de s'organiser et d'assainir la situation », a-t-elle estimé, précisant que passé ce délai, les puces qui se trouvent encore sur le marché vont être désactivées. Interrogée sur le nombre de puces non encore identifiées, Mme Derdouri a estimé qu'il est « très difficile aujourd'hui d'avoir un chiffre exact », estimant, toutefois, leur chiffre entre 10 et 15% de puces vendues. La seule chose qu'on peut dire, a-t-elle dit, « c'est qu'il y a eu des erreurs de toutes parts, en particulier dans la distribution et dans la remontée de l'information ». Elle n'hésitera pas à parler de « tricherie ». « Après enquête, il s'est avéré que la même carte d'identité avait été envoyée aux trois opérateurs », a-t-elle révélé, insistant, pour ce qui est de cette opération d'identification, sur « la nécessité de faire participer l'ensemble des acteurs ». La présidente du conseil de l'ARPT a annoncé la mise en place d'un dispositif commun, en collaboration avec les opérateurs et le ministère du Commerce. Ce dispositif prévoit notamment la définition d'une liste de points de vente agréés, la définition d'une période d'identification des cartes prépayées déjà vendues ainsi qu'un traitement spécifique pour les cartes prépayées en stock. L'objectif de cette opération, selon Mme Derdouri, est d'arriver à professionnaliser l'activité de distribution qui compte aujourd'hui près de 50 000 points de vente, alors qu'officiellement, ils ne seraient que 6 à 7000 distributeurs agréés.