Le Maroc a protesté contre la présence du président sahraoui aux obsèques d'Ahmed Ben Bella, vendredi au cimetière d'El‑Alia, à Alger, et a décidé le retrait de sa délégation dépêchée en Algérie, a‑t‑on appris de source officielle. La délégation marocaine envoyée par le roi Mohammed VI pour assister à cet enterrement était composée notamment du chef du gouvernement Abdelilah Benkirane et de Taieb Fassi Fihri, conseiller du souverain marocain. Le Maroc « a retiré sa délégation » des « obsèques de feu Ahmed Ben Bella en raison de la présence protocolaire d'une délégation du Polisario », a rapporté l'agence marocaine de presse MAP. Avant l'inhumation du corps, la délégation marocaine s'était pourtant recueillie devant la dépouille du président défunt qui était exposée au palais du peuple à Alger. Mais selon l'agence marocaine MAP, une fois arrivée au cimetière d'El‑Alia, la délégation marocaine s'est retirée « immédiatement » des funérailles après s'être rendu compte de la « présence protocolaire » d'une délégation du Front Polisario « conduite par Mohamed Abdelaziz ». La délégation a regagné « l'aéroport d'Alger où elle a été saluée comme à son arrivée par le Premier ministre Ahmed Ouyahia », a ajouté la MAP. Cette présence de la délégation marocaine à Alger et les messages de condoléances adressés par le roi du Maroc au président Bouteflika et à la famille d'Ahmed Ben Bella avaient pourtant nourri les espoirs d'un réchauffement des relations maroco‑algériennes. Le conflit du Sahara occidental vient rappeler les difficultés de normalisation totale des relations entre le Maroc et l'Algérie malgré le début d'un récent rapprochement entre les deux pays.