Le ministre tunisien de l'Intérieur a déclaré jeudi que les forces de l'ordre étaient habilitées à faire usage de balles réelles en cas d'attaques contre des "institutions souveraines" telles que les casernes de police. "Les gens qui croient qu'on peut agresser impunément les institutions souveraines comme les casernes des agents de sécurité doivent savoir que dans des cas pareils, et comme l'indique la loi, on peut même utiliser des balles réelles", a déclaré Ali Larayedh lors d'un point de presse. Soulignant qu'une loi de 1969 sur les rassemblements publics autorisait l'usage de la force, il a martelé: "en cas de nécessité, nous utiliserons cette loi, et on ne va pas hésiter". "L'Etat d'urgence est toujours en cours, l'Etat peut prendre toutes les mesures nécessaires pour établir la sécurité dans le pays", a-t-il souligné. Des postes de police ont été incendiés le week-end dernier par des groupes salafistes radicaux à Jendouba et Ghardimaou, dans le nord-ouest de la Tunisie. "Il y a les salafistes scientifiques qui vivent pacifiquement et n'imposent pas leurs religion et opinion. Le cas le plus difficile concerne ceux qui veulent imposer un mode de vie, un mode de société, et qui ne respectent pas la loi et pratiquent la violence", a ajouté M. Larayedh. L'état d'urgence en Tunisie, en vigueur depuis la fuite de l'ex-président Ben Ali en janvier 2011, a été prolongé début mai jusqu'à la fin juillet.