Des dizaines de salafistes ont manifesté mercredi devant le tribunal militaire de Sfax (sud-est) pour réclamer la libération de Tunisiens détenus depuis des accrochages meurtriers survenus en février dernier et soupçonnés d'être liés à la mouvance d'Al-Qaïda, a rapporté l'agence TAP. Les salafistes ont réclamé "la mise en liberté immédiate" des détenus arrêtés "injustement", selon eux. Des mères des jihadistes présumés participaient également à la manifestation, a indiqué la TAP. Quatorze Tunisiens sont détenus dans le cadre de cette affaire. "L'enquête a montré qu'ils ont des relations avec des groupes proches d'Al-Qaïda en Libye et peut-être avec des membres d'Al-Qaïda en Algérie", avait déclaré en février le ministre tunisien de l'Intérieur Ali Larayedh. Ils ont été arrêtés après la fusillade de Bir Ali Ben Khlifa, dans la région de Sfax, survenue les 1er et 2 février dernier. Deux hommes avaient été tués et un troisième arrêté lors de violents accrochages et une course poursuite avec les forces de l'ordre. Trente quatre fusils d'assaut kalachnikov et armes de poing, ainsi que des munitions et des sommes d'argent avaient été saisies. Selon le ministère de l'Intérieur, les armes, en provenance de Libye, étaient destinées à être stockées "dans la perspective d'instaurer un émirat islamique" en Tunisie. Parmi les personnes arrêtées, certaines avaient bénéficié de l'amnistie générale post-révolution après avoir été condamnés sous Ben Ali pour des faits de terrorisme et appartenance au "groupe de Soliman". Le procès du groupe de Soliman, suspecté d'appartenance à Al-Qaïda au Maghreb islamique (Aqmi) avait eu lieu en 2007, un an après des affrontements entre ce groupe armé et les forces de sécurité qui avaient fait 14 morts près de Soliman à 30 km au sud de Tunis.